Lydie, d’infirmière à créatrice d’un point de vente de matériel médical
Les compétences acquises lors de notre pratique quotidienne en tant qu’infirmière nous permettent de nous projeter dans d’autres professions en lien avec le milieu médical. En tant qu’IDE, nous avons des connaissances techniques, tant au niveau du matériel que des gestes, qui peuvent être valorisées. Lydie a décidé, avec son conjoint, de se reconvertir, d’infirmière à créatrice d’un point de vente de matériel médical. Elle nous livre son témoignage.Raconte-nous ton parcours en toute transparence
« Je suis IDE depuis 2000, j’ai 2 enfants (15 et 20 ans) et suis pacsée. J’ai commencé en service de chirurgie générale et transplantation au CHU de Strasbourg et ce, pendant 6 mois : une expérience inoubliable, on voit les patients arrivés, condamnés et ils ressortent de ce service vivants ! J’ai adoré mais une envie de changement de vie, de changement de région, de soleil vient me titiller et on décide, avec mon conjoint, de déménager pour le sud ! On tente l’aventure ! Je démissionne. J’ai travaillé 3 ans en tant qu’IDE en service de chirurgie générale, de nuit exclusivement, dans une clinique privée à Cannes. Mon fils nait à Cannes et là, on se sent loin de la famille, celle de mon conjoint vit en Alsace. Une opportunité professionnelle en restauration s’offre à lui alors on décide de remonter ! Je démissionne pour suivi de conjoint. 5 ans de bloc opératoire en chirurgie générale dans un hôpital régional vont s’en suivre, je suis titularisée, ma fille vient au monde. Tout pourrait ressembler à une vie tranquille mais quelque chose ne va pas, il manque le soleil et mon conjoint ne s’épanouit plus !!! Des années et des années en restauration l’ont épuisé. Je demande une disponibilité à l’hôpital pour raison personnelle (Dispo que je renouvellerais chaque année, pour au final ne jamais retourner à l’hôpital). On redescend, direction à nouveau les Alpes- Maritimes. Oui, on a la bougeotte, on est indécis, on se cherche ! Dans le sud, je voulais faire autre chose que du bloc, j’avais besoin de renouveau mais le bloc s’est à nouveau invité et je suis restée 10 mois en clinique. Ce fut une superbe expérience car l’esprit clinique est différent de celui de l’hôpital. Ce sont deux mondes différents mais intéressants. Mais le relationnel me manquait énormément.Et après ?
Une opportunité s’est à nouveau présentée à moi, celle de faire du libéral. J’ai été titulaire de trois cabinets différents. Les deux premiers cabinets n’ont pas été à la hauteur de mes espérances, et m’ont apporté beaucoup de déceptions en tout genre. Je ne garde pas un bon souvenir des collaboratrices de ces deux cabinets, j’ai failli tout arrêter mais un troisième cabinet m’a accueilli, et l’ambiance était super. J’avais des collègues formidables, solidaires et un environnement de travail au top. Ces 9 ans dans ce même et dernier cabinet m’ont enrichie. Mais, parce qu’il y a un mais, mon corps a commencé à ne plus supporter le rythme des tournées : problème de genou, fatigue, manque de temps, environnement de vie qui ne me correspond finalement plus. La cote d’azur se transforme pour ma part en Cote d’usure et Idem pour mon conjoint. On tombe d’accord, il faut qu’on se renouvelle et maintenant, au niveau professionnel, ce sera ensemble ! Mais dans quoi ? On a eu plusieurs idées mais la vie nous rattrape toujours et finalement, nous guide… »
Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?
« Mon frère tombe malade, CHARCOT ! Les difficultés qu’il rencontre sont terribles. Il y a beaucoup de retard pour ce qui est du handicap…j’en prends conscience à ce moment-là. On envisage donc de créer un gite en Ardèche pour les personnes handicapées moteur. Mon frère sera notre testeur ! La maladie malheureusement évolue trop vite et la réalité prend le dessus, on ne pourra pas, trop de démarches et on n’est pas encore prêt. On décide donc, après une visite chez mon frère (c’est grâce à une expérience de mise en place d’appareillages chez lui que j’ai pris conscience qu’avec le libéral je maitrisais pas mal le matériel médical) de créer un point de vente de matériel médical. Avec mon expérience d’infirmière libérale et pour mon conjoint, l’expérience du côté commercial et technicien, on décide de se lancer. C’était en janvier 2021. Depuis on a encore déménagé ! On a vendu notre appartement, et j’ai vendu ma patientèle. Nous sommes restés au soleil mais on a quitté la Côte d’Azur pour l’Hérault, qui pour le moment, nous correspond mieux ! »
En quoi consiste ta nouvelle activité ?
« Nous sommes en mars 2022, on espère une ouverture du magasin en mai. Mon activité est la vente et location de matériel médical auprès de personne en situation de dépendance et/ou handicap. Mon travail est surtout basée sur la vente de dispositifs médicaux nécessaires au maintien à domicile auprès du particulier et du professionnel (lits médicalisés, fauteuils roulants, produits d’incontinence, matériels pour les professionnels de santé et collectivités, etc…) En tant qu’infirmière, je pourrais faire de la vente de dispositifs pour les perfusions et la nutrition, mais je ne veux plus faire d’astreintes donc je n’en ferai pas. Je serai également conseillère en vente de prothèses mammaires externes. Ma formation vient d’être validée. Je serai, en plus d’être vendeuse, commerciale, technicienne et livreuse, conseillère spécialisée auprès de la femme opérée du sein. Un dernier projet qui me tient vraiment à cœur. »
Comment tes proches ont-ils réagit ?
« Nos proches ont accueilli avec bienveillance toutes nos décisions. Ils connaissent notre état d’esprit. »


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