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Des soins infirmiers à l’hôtellerie : le témoignage d’Hélène

Le 21 Août 2025

Auteur : Pascaline   Éditeur : Charlotte K

Des soins infirmiers à l’hôtellerie : le témoignage d’Hélène

Après plus de quinze ans comme infirmière (réa, intérim, libéral), Hélène s’est retrouvée au bord de l’épuisement après le Covid. Le bilan de compétences lui permet alors de faire le tri : ce qu’elle voulait garder de son métier, ce qu’elle devait quitter, et où ses forces pouvaient s’exprimer autrement.

Après quelques pistes (même la pâtisserie !), une immersion en hôtellerie crée un déclic : l’hospitalité, c’est aussi du “prendre soin”. Elle enchaîne formation et alternance, découvre les coulisses d’un hôtel 4 étoiles, puis poursuit en master tout en travaillant comme assistante de direction. Aujourd’hui, Hélène a retrouvé du sens, un rythme plus vivable, et un cap clair : diriger son propre établissement.

Dans ce témoignage, tu vas voir comment elle a fait, étape par étape, les obstacles qu’elle a surmontés, et surtout comment ses compétences d’infirmière, relation, rigueur, priorisation, restent tellement précieuses et utiles… même loin de l’hôpital.

En résumé

  • Parcours : Infirmière (réa, intérim, libéral) → management hôtelier
  • Déclic : Épuisement post-Covid et bilan de compétences
  • Étapes clés : Immersion → formation → alternance → Master en cours
  • Compétences transférées : la relation humaine, l’écoute et l’empathie, la capacité d’analyse rapide et la réactivité face à l’urgence, l’organisation, la rigueur, la remise en question, la logique, la capacité de formation, la capacité à travailler en équipe
  • Poste actuel : Assistante de direction, gestionnaire RH et gestion
  • Envie pour la suite : Diriger un hôtel, puis créer son propre établissement

Allez, place au témoignage d’Hélène. N’hésite pas si tu as des questions, à les poser en commentaire 🙂

Raconte-nous ton parcours

« Depuis toute petite, je voulais être infirmière. J’ai intégré l’école de Dieppe en 1998 et je suis diplômée en 2002. J’ai travaillé dans plusieurs services, puis à Caen en intérim avant de réaliser mon rêve : intégrer la réanimation en 2004. J’y suis restée plusieurs années, de jour comme de nuit.

En 2011, j’ai fait un premier bilan de compétences qui m’a ouvert deux pistes : infirmière libérale ou un master en management. Le CHU a refusé de financer le master et, avec mes enfants en bas âge, je n’ai pas osé le tenter seule.

J’ai donc choisi le libéral en 2012. Les débuts ont été compliqués, mais au bout d’un an j’avais trouvé ma place. En 2014, je devenais collaboratrice puis associée, avec ma patientèle : la vie parfaite.

Puis le Covid est arrivé… Dépistages, vaccinations, plus de repos. Jusqu’à cette entorse qui m’a forcée à m’arrêter. C’est là que j’ai commencé à réfléchir sérieusement à une reconversion… et que j’ai trouvé Charlotte K. »

Comment s’est-il passé ton bilan avec Charlotte K ?

« J’ai commencé le bilan avec Isabelle, une coach bienveillante qui m’a tout de suite mise à l’aise. Cette fois, c’était complètement différent de celui que j’avais fait en 2011 : là, j’étais vraiment au centre, je réfléchissais à mes envies, à mes ressentis. Mais en parallèle, j’avais toujours des douleurs, et mon médecin m’a arrêtée en me parlant d’épuisement professionnel. Je ne voulais pas y croire, mais je me suis écroulée.

J’ai continué le bilan malgré la fatigue, et plusieurs pistes sont apparues.

La première, un vrai rêve : créer un hôtel avec une scène de théâtre. Mais ça me paraissait énorme, inaccessible, et j’avais peur. L’autre piste, plus intime, c’était la pâtisserie, un univers qui me ramenait à mon histoire familiale : mes grands-parents étaient boulangers et pâtissiers, mon père aussi. « 

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ? Quel a été le déclic ?

« Au départ, je m’oriente vers un projet de pâtisserie, inspirée par mon histoire familiale. Isabelle me parle même d’une pâtisserie à IG bas à Paris, et je trouve l’idée parfaite pour continuer à “prendre soin” autrement. Je souhaitais garder mon activité libéral en parallèle pour commencer. Mais plus les mois passent, plus je comprends que la réalité, c’est que le libéral n’est plus possible. En février 2022, j’arrête tout, je vends ma patientèle et je décide de me consacrer à moi.

Cette période est compliquée : je suis dans le brouillard, je nie encore l’épuisement. C’est en travaillant avec Laurence, psychologue, que j’accepte enfin que j’ai fait un burn out et que je dois faire le deuil de mon métier d’infirmière. J’ai beaucoup pleuré, c’était inconcevable pour moi d’arrêter. Avec elle, je comprends aussi que le projet de pâtisserie n’était pas mon vrai chemin, mais plutôt une façon inconsciente de régler ma relation avec mon père. »

Quelles formations as-tu suivies ?

« En novembre 2022, j’intègre l’AFPA pour une formation de Responsable d’établissement touristique. Sur le papier, ça collait parfaitement avec mon projet de devenir directrice d’hôtel : management, gestion, commercialisation, pilotage des services. J’ai fait deux stages, dont un long en village vacances en Bretagne. J’ai beaucoup appris, mais j’ai vite compris que cette formation n’était pas reconnue dans l’hôtellerie traditionnelle. Alors je me suis renseignée et j’ai découvert l’École Tunon, qui formait spécifiquement aux métiers de l’hôtellerie.

L’examen final de l’AFPA a été très difficile, je ne l’ai pas validé, et ça a été un vrai coup dur. Mais je ne me suis pas arrêtée là. J’ai choisi de reprendre un Bachelor en alternance à Tunon, même si je pouvais viser le master, parce que je manquais encore un peu de confiance après mon burn-out et je voulais consolider mes bases.

Cette année a été une révélation. J’ai validé haut la main et surtout, j’ai pu faire mon alternance aux Cures Marines, un hôtel 4 étoiles avec spa à Trouville. J’y ai travaillé trois mois à la réception, puis cinq mois au service des réservations : une expérience incroyable qui m’a confortée dans mon choix.

En septembre 2024, je passe en Master 1 à l’École Tunon et je trouve une alternance comme assistante de direction dans un hôtel à Courseulles-sur-Mer. C’est un petit groupe familial de 12 hôtels, et je découvre vraiment les coulisses de la direction : la gestion, les RH, la coordination. J’ai enfin l’impression d’avoir trouvé ma place. »

Où en es-tu aujourd’hui ?

« Aujourd’hui j’ai validé ma première année de master et je rentre en 2ème année en septembre ! Il me reste une année. Après ce périple je ressors plus forte et avec plus de confiance. »

Comment se passe le quotidien en master en alternance ?

« J’ai 3 jours de cours en moyenne tous les quinze jours et le reste du temps en entreprise.

Les journées de cours sont en présentiel de 8H30 à 17H30 parfois moins. Le soir je révise mes cours et j’ai mes activités (danse et théâtre) pour me vider la tête.

Pour l’alternance, les horaires sont variables : de 9h à 20h30 au maximum deux fois par semaine, et de 10H à 17H ou 9H à 16H ou de 12H à 20h30. Je suis assistante de direction et je gère la partie RH et gestion ainsi que l’organisation de la partie hébergement en collaboration avec le directeur. Il me confie beaucoup de mission ce qui est très enrichissant dans ce nouvel emploi.

Les journées sont fatigantes mais très agréables car je ne suis plus dans la souffrance, la maladie et la mort… »

Quels sont tes projets/rêves pour la suite ? 

« Mon projet est de trouver un poste de directrice d’hôtel pour faire mes armes, avec un salaire correct, (et ce n’est pas gagné) et mon rêve est d’ouvrir mon propre établissement (alliant théâtre et danse, solidarité et bien-être) et pourquoi pas intégrer le groupe. (C’est beau de rêver !) »

Quelles sont les compétences et qualités d’infirmière que tu mobilises dans ta nouvelle vie professionnelle ? Et celles que tu apprends ?

« Les compétences sont nombreuses : la relation humaine, l’écoute et l’empathie, la capacité d’analyse rapide et la réactivité face à l’urgence, l’organisation, la rigueur, la remise en question, la logique, la capacité de formation, la capacité à travailler en équipe.

Mais le fonctionnement et le langage sont différents. Il y a un temps d’adaptation (en tant qu’infirmière on parle directement, ouvertement et on va droit au but, il faut apprendre à enrober et lisser les interactions…).

J’apprends donc à me taire et être moins directe. Il y a des règles d’élégance verbale spécifique à l’hôtellerie. J’apprends à devenir commerciale, tout ce qui concerne les ressources humaines et la gestion comptable, tout ce qui est réseau marketing et communication.

Je me suis inscrite l’année dernière pour apprendre l’anglais et tenir une conversation au minimum (mon accent est toujours très français mais j’arrive à comprendre et à me faire comprendre, et c’est déjà un beau résultat, je partais avec un niveau maternel !)

J’apprends énormément et j’aime retourner en cours. »  

Quelles sont les difficultés d’une évolution professionnelle selon toi, et comment les dépasser ?

« Pour moi, le plus difficile est de combattre la peur au départ, peur de ne pas réussir scolairement, financièrement… la peur nous bloque, nous enferme et nous paralyse. Une fois surmontée, c’est la liberté, une sensation de pouvoir accomplir et de gravir une montagne même si on avance petits pas par petits pas (phrase clef de Charlotte K qui m’est restée gravée pour avancer).

Je suis fière et heureuse d’avoir pris le temps. Effectivement, le plus difficile est le sacrifice financier (salaire divisé par 3 et niveau vie qui descend. Mon entourage aide beaucoup en soutien financier et moral, j’ai de la chance !).

J’ai pu avoir quelques économies en infirmière libérale qui m’ont permis de financer ma première année, car je n’avais pas d’allocation chômage, juste un financement région pour ma formation à hauteur de 4 euros de l’heure (si je me souviens bien soit environ 500€ par mois environ).

Oui, il y a beaucoup de concessions mais c’est un choix vers la liberté, l’épanouissement de soi et le mieux être ! »

Comment gères-tu ta vie de maman et ce processus en parallèle ? 

« J’ai demandé à mon conjoint de prendre le relais pour toutes les tâches ménagères et la gestion des enfants au maximum.

C’est très compliqué, car je suis très organisée et maniaque et j’ai dû faire des concessions pour me concentrer sur mes projets professionnels. Aujourd’hui ma plus jeune a 14 ans et entre au lycée en septembre et ma grande a 22 ans et entre en master 1 en art du spectacle. Donc elles étaient autonomes. Le plus difficile est d’être bien présents pour accompagner l’adolescence et ne pas passer à côté de certaines difficultés.

Pour continuer de garder la tête froide et concentrée, je continue un suivi psychologique avec Laurence Orieux (qui m’a beaucoup aidée pendant mon burn-out et un travail de deuil sur mon métier d’infirmière) et aujourd’hui m’aide énormément à gérer mes émotions et me permet de rester forte pour la suite.

Je suis entourée de beaucoup d’amies qui m’aident au quotidien avec leur écoute et leur présence. »

Quels seraient tes 5 conseils à donner à une infirmière qui souhaite se reconvertir ?

« Dans un premier temps, prendre le temps de prendre soin de soi et de se recentrer sur soi, même si on pense que tout va bien.  

Ensuite, réaliser un bilan avec Charlotte K !

Mon conseil est aussi d’écouter sa voix intérieure au plus profond de nous-même, se faire confiance, dépasser ses peurs et ses croyances. Il faut être bien entourée, avoir des personnes ressources (amis, familles, conjoint ou connaissance, des personnes qui vont nous élever et non nous rabaisser).

Ma phrase leitmotive : quand rien ne va sur le chemin, c’est comme aller à la plage, il y a des cailloux plus ou moins gros pour arriver à la plage et après le sable fin arrivera !

Et une phrase que l’on m’a dite : tel un roseau, je plis sous la tempête, je ne casse pas puis je me relève toujours ! »


Pendant son chemin de reconversion, Hélène a appris à s’écouter, à prendre soin d’elle et à transformer ses compétences d’infirmière en véritables atouts dans un univers différent. Et toi aussi, tu peux te réinventer : tout est possible à condition de ne pas rester seule et de t’entourer du bon soutien pour avancer pas à pas vers la vie professionnelle qui te correspond vraiment.

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Foire aux questions

Peut-on travailler dans l’hôtellerie après infirmière ?

Oui, c’est possible. Les compétences développées en soins infirmiers, relation, organisation, gestion des imprévus, travail en équipe, sont très utiles en hôtellerie. Avec une formation complémentaire ou une alternance, tu peux évoluer vers des postes de réception, de management ou de direction.

Comment travailler dans l’hôtellerie après infirmière ?

La première étape est de tester le secteur par une immersion ou un stage pour confirmer ton intérêt. Ensuite, une formation reconnue en hôtellerie (Bachelor, Master, école spécialisée) permet de crédibiliser ton projet. L’alternance est un bon moyen de te former tout en acquérant de l’expérience.

Quelle formation choisir pour passer des soins infirmiers à l’hôtellerie ?

Tu peux commencer par une formation courte (AFPA, BTS tourisme/hôtellerie) pour découvrir le secteur. Pour viser des postes de management ou de direction, un Bachelor en hôtellerie ou un Master en management hôtelier (comme à l’École Tunon ou Vatel) est recommandé.

Faut-il reprendre des études longues pour travailler dans l’hôtellerie ?

Pas forcément. Des formations courtes (quelques mois) existent, et permettent d’acquérir les bases du management, de la gestion et du tourisme.

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