Des études et un diplome d’infirmière, une vie stable et 7 ans de métier. Puis soudain, le burn out. Emma a vécu cette période difficile comme une oppportunité de se recentrer sur ce qu’elle voulait vraiment dans la vie et a trouvé sa nouvelle voie. Elle s’est reconvertie d’infirmière à architecte d’intérieur.
Elle te raconte son parcours.
Un immense merci Emma pour ton témoignage.
Raconte-nous ton parcours en toute transparence
“Je suis Emma, j’ai 30 ans. Je suis aujourd’hui architecte d’intérieur spécialisée en optimisation d’espace. Ce n’était pas le cas il y a tout juste 1 an.
J’ai toujours eu une vie classique, bien rangée, en reproduisant les schémas que l’on m’avait inculqués, sans vraiment me poser plus de questions que ça. Tu travailles à l’école, tu passes un diplôme pour avoir un métier avec une bonne situation et tu trouves un poste stable.
Ce que j’ai fait, je suis devenue infirmière et j’ai exercé pendant 7 ans dans plusieurs services de soins.
Août 2021, je craque.
J’aime mon métier, mais je ne supporte plus la façon de l’exercer. Le burn out professionnel a pointé le bout de son nez pour me faire comprendre que je ne pouvais plus continuer ainsi.
Je me suis alors beaucoup questionnée. Que faire d’autre ? Je ne sais rien faire d’autre, puis je n’ai pas de compétences particulières, je ne sais faire que ça… Toutes ces phrases, qui je suis sûre, vous rappellent quelque chose.”
Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?
“En arrêt pour épuisement professionnel, j’ai pu alors prendre du temps pour moi, pour me recentrer, savoir ce que je voulais dans ma vie. Une chose est sûre, il fallait que les choses changent.
J’ai regardé une multitude de vidéos sur Youtube, lu plein d’articles et des livres sur la reconversion professionnelle. Voir que je n’étais pas la seule et que d’autres personnes avaient pris des virages complets dans leur vie, me faisait dire que c’était possible.
Si eux y arrivent, pourquoi pas moi ?
Je commençais à aller mieux. Au fur et à mesure, un changement se dessinait.
J’ai décidé de me former à l’architecture d’intérieur pertinente. Une activité à mon compte pour m’organiser comme je le souhaite, pour travailler comme je le souhaite tout en m’amusant à repenser les espaces ? Ça me plait bien.”
Qu’est-ce qui a initié le changement ?
“Mes pensées et reflexions fusent. Ma vie ne me convenait plus, si je ne faisais rien pour la changer, je resterai dans cette vie que je ne veux plus. Donc finalement qu’est-ce que j’avais à perdre à me lancer ?
Comme si le destin m’envoyait un signe, je suis tombée par hasard sur une personne qui allait être ma future coach et qui m’a beaucoup apporté. Elle m’a accompagnée sur ma transition. Grâce à elle, j’ai appris à me faire confiance et à briser mes plafonds de verre. J’ai depuis un mindset prêt à toute épreuve !
J’ai surtout compris que tout était possible et réalisable si on prenait la peine d’y croire et de s’en donner les moyens ! Et presque en un claquement de doigt (5 mois seulement), j’ai fait le nécessaire pour quitter mon CDI et j’ai créé mon entreprise !”
Comment s’est passé le départ de ton précédent job ?
” Il était hors de question que je démissionne et que je me retrouve sans rien financièrement.
Je n’étais pas en capacité de travailler à temps-plein à ce moment-là. Une rupture conventionnelle, sans grande surprise, m’a été refusée. Je n’étais pas éligible non plus via Transitions Pro pour pouvoir bénéficier du dispositif démissionnaire. Sans solution et étant toujours en arrêt, je suis allée voir mon médecin du travail. Nous avons enclanché une procédure de licenciement pour inaptitude médicale.
Cela m’a permis d’avoir le chomage et de pouvoir me concentrer sereinement sur ma future activité.”
Quelles formations as-tu suivies ? En quoi ont-elles consisté ?
“J’ai fais plusieurs formations :
L’école Home (Habite et optimise mon espace) de Maïlys Dorn. Une incroyable formation avec de belles valeurs humaines et une approche unique de l’habitat pour apprendre l’architecture d’intérieur pertinente. J’ai fait la première formation “l’atelier Home” de novembre 2021 à mai 2022.
Puis pour me lancer dans l’entrepreneuriat j’ai été d’abord accompagnée par Léa alias TravelCowgirl sur les réseaux avec sa formation “Vivre libre ou rien”. C’est une formation avec une partie mindset et une partie comment monter une business de A à Z que j’ai commencée en mai 2022 et enchaînée en 2 mois. Cette formation a été une vraie prise de conscience et c’est qui a enclenché la suite ! J’ai pris un vrai tournant avec cette formation !
Du coup j’ai enchaîné en septembre 2022 avec les 2 autres programmes de l’école Home : “Homer ninja” pour devenir une ninja de l’optimisation d’espace et “Homer pro” pour être accompagnée sur la partie entrepreneurial (identité de son entreprise, communication, offre, lancement etc). C’est un programme d’accompagnement de 16 mois que je termine en Janvier 2024.
Je pourrais enfin porter le titre d’architecte d’intérieur Homer.”
Comment tu as trouvé et financé ta formation ?
“Sur internet, en cherchant bien ! J’ai eu plusieurs personnes au téléphone pour d’autres formations, mais je n’avais pas ce petit feeling, de me dire “ça va être trop chouette”.
En revanche, ce fut une évidence, autant pour Maïlys que pour Léa. Quand on partage des valeurs communes, les discours parlent et nous touchent forcément. J’ai suivi ma petite voix intérieure !
Ce sont des formations que j’ai financées en partie en fonds propres.
L’atelier Home a été éligible à peine 6 mois au CPF, et c’est à ce moment là que je m’y suis intéressée, donc coup de bol ! (maintenant elle n’est finançable que par fond propre)
La formation de Léa a été financée avec mes fonds propres et le programme Ninja et Pro avec mes fonds propres et un crédit bancaire.”
Comment ont réagi tes proches ?
“Ils n’ont pas eu le choix! Je ne leur ai pas demandé leur avis en fait.
Je faisais et je disais au fur et à mesure si on me posait des questions.
J’ai été confronté à toutes leurs peurs et croyances limitantes, tous les trucs bateaux que l’on peut entendre quand on veut se lancer dans un nouveau domaine et à son compte, on me l’a dit ! Mais avec la formation de Léa, tout ça m’est passé complètement au-dessus.
Moi je sais pourquoi je fais tout ça, je me fais confiance et pour rien au monde je reviendrais en arrière!”
En quoi consiste ton activité aujourd’hui ?
“Je n’ai aucune journée type, aucune journée ne se ressemble et ça, j’adore !
J’ai deux activités entrepreneuriales : l’architecture d’interieur et une activité de coaching pour un merveilleux organisme (une activité surprise qui est venue s’imbriquer dans ma reconversion).
Si je me recentre uniquement sur l’activité d’architecte d’intérieur, je me considère un peu comme une thérapeute de l’habitat. Pour aider des personnes d’un même foyer à cohabiter entre eux, pour avoir un logement complètement adapté à leurs besoins et non l’inverse !
Je n’ai pas vraiment de missions types car en tant qu’entrepreneure, c’est très varié. Mais je peux vous confier ma méthodologie de travail lorsque des clients me confient leurs projets.
Je travaille avec une méthodologie en entonnoir, où je procède étape par étape avec les clients, aussi bien en présentiel qu’en distanciel.”
Mon travail en présentiel
“Étape 1 : je me déplace au domicile des personnes pour échanger, discuter, bien comprendre leurs besoins actuels et futurs, leurs problématiques, comprendre les lieux et les contraintes techniques. Je prends toutes les mesures dont j’ai besoin pour faire un plan d’état des lieux du logement.
Étape 2 : je passe à la phase conception où je propose 3 solutions d’aménagement d’intérieur complètement différentes mais qui correspondent toutes aux cahiers des charges établis avec les clients. Cela permet aux clients de voir plusieurs possibilités d’aménagement de leur espace et ainsi tout le potentiel que leur logement a.
Étape 3 : s’ils souhaitent continuer avec moi, on passe alors à la phase décision, où l’on détermine ensemble la solution idéale : le plan final. Je les aide à se projeter avec des perspectives en couleurs, l’étude de la décoration (matériaux, mobilier, couleur ect), l’étude des lumières. Tout leur projet dans les moindres détails !
Étape 4 : la dernière étape, où je vais jusqu’à la préparation du chantier, en détaillant lot par lot tout ce qu’il y à faire pour un chantier serein. Avec des plans techniques pour faciliter le travail des artisans. Cela permet également d’obtenir des devis plus rapidement et plus précis car tout est pensé en amont !”
Mon travail en distanciel
“C’est sensiblement la même méthode, sauf que ce sont les clients qui me fournissent les mesures dont j’ai besoin, ou les plans de leur logement si il les ont.
Je leur demande également des photos de leur logement pour bien comprendre l’espace et les contraintes techniques. Puis on procède aux mêmes étapes et on échange de vive voix mais en visio !”
Y a-t-il un lien entre ton métier d’infirmière et ton métier d’architecte d’intérieur ?
“L’humain avant tout ! C’est prendre soin mais prendre soin différemment !”
Quels sont tes projets, tes rêves ?
“Mon projet est de devenir une référence dans l’adaptation des logements pour personnes âgées et personnes à mobilité réduite pour qu’ils puissent rester chez eux le plus longtemps et le plus sereinement possible.
J’ai d’autres projets pour après mais pour l’instant ça reste secret !”
Comment gères-tu la transition financièrement ?
“La transition financière a été plus que sereine pour moi. Je cumule plusieurs activités indépendantes (coaching et architecture d’intérieur) et touche encore mes allocations chômages. Je n’ai eu aucune perte financière, au contraire ! Reconversion ne rime pas forcement avec perte de revenu !
On a de la chance d’être en France, et il y a plein d’aides qui existent pour les personnes qui veulent se reconvertir, se former, créer une entreprise. Le problème c’est que personne nous dit que tout ça existe, il faut bien chercher, se renseigner et ne pas hésiter à utiliser tout ça pour construire son projet d’évolution ou de reconversion professionnelle.”
Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?
“La seule difficulté que l’on peut rencontrer, c’est soi-même. Une fois qu’on a compris ça, on peut tout surpasser.
Il faut bien préparer les choses avant de se lancer évidemment, bien étudier le budget aussi, une fois que ça c’est fait, il faut oser ! Le premier pas est le plus dur, après le reste suit tout seul.”
Comment dépasser les difficultés ? Il faut se former, faire du développement personnel, investir sur soi, c’est la clé pour aller plus loin.
Quand je dis investir sur soi, c’est investir financièrement et pas seulement en temps.
On n’a pas l’habitude de payer pour se former alors que c’est la clé de tout. On est prêt à débourser des fortunes dans des téléphones, des voyages, une maison, une voiture etc, mais quand il s’agit de débourser pour se former, de suite ça refroidit et les gens ne passent pas à l’action.
Alors que c’est par là qu’il faut commencer !
Ça veut dire que notre avenir est moins important que le dernier téléphone à la mode ou des vacances pour l’été prochain ? Comme je dis souvent, tout est une question de choix et de priorités à un instant T.”
Comment as-tu géré ta vie familiale et ta reconversion en parallèle ?
“Au moment où j’ai commencé ma reconversion, j’ai dû gérer mon burn out (qui était toujours un peu là), et je m’occupais de 2 membres de ma famille (problème de santé), c’était du temps plein !
J’ai porté tout le monde pendant plusieurs mois parce que tout le monde se reposait sur moi. Il y a eu des mois plus sport que d’autres mais je n’avais pas d’autre choix que d’avancer. Ca s’est fait.
Peu importe les difficultés, tout est une question de volonté et quand on veut on peut. Si on dit qu’on ne peut pas, c’est des fausses excuses! Et je sais de quoi je parle ! J’étais aidante familiale à courir partout toute la journée entre les RDV des uns et des autres ect, je rentrais tard chez moi et commençais ma deuxième journée le soir de 21h à minuit, je travaillais.
Pour résumer : la volonté, l’organisation, et parfois sacrifier des soirées et/ou des week-ends quand on ne peut pas faire autrement. Tout est une question de choix!
C’est sûr que c’est plus simple de se poser tranquillement devant un film ou une série netflix, ou d’aller se coucher parce qu’on est fatigué ou de sortir voir des amis mais si on veut vraiment changer de vie, il faut s’en donner les moyens et même si c’est qu’une heure par jour, c’est toujours ça de pris !”
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
“De croire en soi et de se faire confiance !! Parce que personne d’autre ne le fera mieux que nous même !
Il y aussi cette fameuse question que je me répétais pour me rebooster: “Est-ce que je veux continuer à avoir cette vie encore longtemps?”, ça motive pour passer à l’action. Du moins ça m’a motivé, car si on veut des résultats différents que ce qu’on a, il faut faire des choses différentes sinon il ne se passera rien!
Dans notre métier d’infirmière, on apprend à évaluer les bénéfices/risques pour toutes situations. Dans notre situation d’oser changer de vie, d’avoir une vie plus épanouissante, les bénéfices sont tellements oufs et génialissimes que les risques disparaissent presque.
Alors Go !
Seule toi a les capacités de construire TA vie IDEale : qu’attends-tu pour la construire ?”
Encore un grand merci Emma. Tu peux la retrouver sur son compte instagram @maisonastucieuse et sur son site internet www.maisonastucieuse.fr
Ce format te plait et t’inspire ?
Je t’invite à découvrir le témoignage de Florence, d’infirmière à Gestalt Praticienne
+ Si tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement, viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.
+ Si tu souhaites atteindre ta vie IDEale, viens découvrir mon accompagnement pensé par et pour des infirmières en quête d’évolution ou de reconversion professionnelle.
0 commentaires