Infirmière puéricultrice, tout savoir sur ce métier
Si pendant tes études ou tes différentes expériences professionnelles, tu as appréciée travailler avec un public de nourrissons, d’enfants ou d’adolescents, tu envisages peut-être de te spécialiser pour devenir infirmière puéricultrice ?
On fait le point sur cette spécialisation, les prérequis, les études et les débouchés. N’hésite pas à apporter ton témoignage en commentaire 🙂
Qu’est-ce qu’une infirmière puéricultrice ?
Une infirmière puéricultrice est une infirmière spécialisée dans le domaine de l’enfance et de la petite enfance. Elle exerce au sein d’équipes pluri-disciplinaires.
Selon l’ordre national des infirmiers, elle a pour mission de :
- Prendre soin de l’enfant et de ses aidants naturels (parents, fratrie, tierces personnes) dans une approche globale
- Prévenir, maintenir et restaurer la santé de l’enfant par une continuité des soins
- Favoriser l’autonomie, la socialisation et l’éveil de tout enfant (enfant différent)
- Assurer la protection de l’enfant
- Collaborer à la gestion administrative et financière des institutions
- Faire de la recherche, former ses pairs et les professionnels de la petite enfance.
L’infirmière puéricultrice est amenée à travailler dans des structures très diverses tel que les services de maternité, de réanimation pédiatrique et pédiatrie des hôpitaux et cliniques, auprès de structures de soins à domicile, dans des établissements de prise en charge de maladies chroniques, en service de Protection Maternelle et Infantile. En PMI, elle a un grand rôle de prévention, d’accompagnement et de sélection et formation des assistantes maternelles.
Elle peut également exercer en structure de garde d’enfants tels que des crèches ou multi-accueils, au sein des équipes de recherche ou encore en tant que coordinatrice dans des centres de soins spécifiques.
Bref, les possibilités professionnelles et les champs d’applications sont extrêmement variés.
Le métier d’infirmière puéricultrice en quelques chiffres
Ce diplôme spécifique a été créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour faire face au fort taux de morbidité infantile puis pour accompagner la reprise de la natalité. C’est la première formation de spécialisation créée pour les infirmières.
Tu peux trouver l’historique complet et passionnant de la profession d’infirmière puéricultrice en PDF sur le site internet de l’Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants.
Le dernier texte en vigueur concernant les études de puéricultrice est l’arrêté du 12 décembre 1990 modifié par l’arrêté du 15 mars 2010.
En France, il y a environ 23 670 infirmières puéricultrices en activité (chiffre de 2021).
Quel est le salaire d’une infirmière puéricultrice ?
Dans la Fonction Publique Hospitalière, en 2025, une infirmière puéricultrice débutante va gagner 2102.03 € et 3785.62 en grade 3 en fin de carrière. Source : emploi-collectivités.fr.
Dans le secteur privé, pas de grille indiciaire mais une convention collective à bien étudier. Si tu veux plus de détails, je t’invite à lire l’article : quelle est la grille de salaire d’un infirmier en 2025 ?
Comment devenir infirmière puéricultrice ?
Pour devenir infirmière puéricultrice, il est indispensable d’avoir obtenu son diplôme d’infirmière diplômée d’Etat (ou un diplôme de sage-femme).
Après avoir passé et obtenu le concours d’entrée en école d’infirmière puéricultrice, les études durent 12 mois dans des écoles agréées. Elles sont sanctionnées par le diplôme d’Etat d’infirmière puéricultrice (BAC + 4).
Le cout de la formation varie de 5000 à 6000 euros avec des possibilités de financement par les régions.
Si tu souhaites avoir toutes les informations détaillées sur la préparation du concours et le contenu des études, tu peux te rendre sur les sites des écoles comme par exemple l’Ecole d’Infirmière Puéricultrice de Brest.
Comment se déroule le concours pour intégrer l’école d’infirmière puéricultrice en 2025 ?
Pour se présenter au concours d’entrée en école d’infirmière puéricultrice, il faut d’abord remplir un dossier d’inscription. Ce dossier est disponible sur le site des écoles ou sur demande auprès de leur secrétariat. Il comporte généralement les pièces justificatives du parcours de formation, une lettre de motivation et un curriculum vitae.
Le concours comporte deux phases : l’admissibilité et l’admission.
Admissibilité
Les épreuves d’admissibilité comprennent deux épreuves écrites anonymes, chacune d’une durée d’1h30 :
- Quarante questions à choix multiples et dix questions à réponses ouvertes et courtes, portant sur les connaissances professionnelles : anatomie, développement de l’enfant, santé publique, grossesse, pathologies courantes de la petite enfance, et le rôle de l’infirmier.
- Tests psychotechniques visant à évaluer les capacités d’analyse et de synthèse.
Chacune des deux épreuves est notée sur 20 points. Une note inférieure à 7 sur 20 à l’une des deux est éliminatoire. Pour être déclaré admissible, tu dois obtenir au moins 20 points sur 40 au total, sans note éliminatoire.
Admission
Si tu es admissible, tu es ensuite convoquée à une épreuve orale d’admission. Elle consiste à analyser une situation en lien avec l’exercice infirmier. Le candidat tire un sujet au sort, dispose de 20 minutes pour le préparer, puis présente un exposé de 10 minutes suivi de 10 minutes d’entretien avec le jury. Cette épreuve est notée sur 20 points, avec une note éliminatoire fixée à 7.
Pour être admis, il faut obtenir au moins 30 points sur 60 sur l’ensemble des épreuves, sans note éliminatoire. L’admission se fait dans la limite des places disponibles. En cas d’égalité, l’âge départage les candidats.
La réussite au concours implique l’entrée en école l’année suivante sauf pour quelques exceptions qui peuvent justifier un report de scolarité de maximum deux ans. Ces exceptions sont un congé maternité ou d’adoption, le rejet de demande d’accès à la formation professionnelle, le rejet de demande de congé de formation, une maladie, un accident ou un évènement grave.
Comment s’inscrire au concours d’infirmière puéricultrice ?
Toute infirmière souhaitant passer le concours peut s’inscrire directement dans un institut de formation pour puéricultrices diplômées d’Etat. Il en existe 39 en France, rattachés à des CHU.
Comment préparer le concours d’entrée en école d’infirmière puéricultrice ?
Tu peux préparer le concours par toi-même, ou bien être accompagnée par des organismes spécialisés. Des centres de formation privés, comme le Cours Minerve ou le CNED, proposent des préparations spécifiques aux épreuves d’admissibilité et d’admission.
Pour les tests psychotechniques, de nombreux ouvrages d’entraînement sont disponibles en librairie ou en ligne. Il est également recommandé de revoir les bases acquises à l’IFSI, notamment en anatomie, développement de l’enfant, santé publique et pathologies pédiatriques.
Concernant les QCM et QROC, l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiants (ANPDE) recense deux recueils d’annales corrigées régulièrement utilisés par les candidats : l’un publié aux éditions Masson, l’autre à la Documentation française. Ces ressources permettent de te familiariser avec le format des épreuves et d’évaluer ton niveau.
Comment se déroulent les études ?
La formation d’infirmière puéricultrice dure 12 mois à temps plein. Elle alterne des enseignements théoriques et des stages pratiques pour développer des compétences spécialisées dans la santé de l’enfant et l’accompagnement des familles.
Le programme comprend :
- environ 660 heures de cours abordant des thèmes comme le développement de l’enfant, la périnatalité, la pédiatrie, la santé publique, la psychologie, la parentalité et les politiques de santé ;
- environ 710 heures de stages, réparties dans des structures variées pour découvrir les différents champs d’intervention de la puéricultrice :
- services de maternité, néonatologie, pédiatrie générale ou spécialisée ;
- établissements d’accueil du jeune enfant (crèches, multi-accueils) ;
- centres de protection maternelle et infantile (PMI) ;
- services de soins à domicile, réseaux de périnatalité ou de suivi des enfants en situation de handicap ;
- un travail de fin d’études sous forme de mémoire, soutenu devant un jury en fin d’année.
Ce parcours permet d’obtenir le diplôme d’État d’infirmière puéricultrice, reconnu au niveau bac +4.
Témoignages d’IDE devenues infirmières puéricultrices.
Témoignage de Marie-Caroline
« J’ai 38 ans. J‘ai été diplômée infirmière en 2006 et infirmière puéricultrice en 2009. J’occupe actuellement un poste de responsable de deux établissements d’accueil de jeunes enfants.
J’ai commencé mes études d’infirmière sans savoir dans quel service je voulais travailler. En 2ème année, j’ai réalisé mon stage de pédiatre en chirurgie viscérale pédiatrique et J’ai alors eu une sorte de révélation pour la pédiatrie. J’ai particulièrement apprécié le contact avec l’enfant avant, pendant et après le soin. Notamment le fait, que pour réaliser un soin dans de bonnes conditions, nous devons obtenir son adhésion, sa participation.
J’ai terminé mes études d’infirmières. Puis, j’ai commencé à travailler en secteur hospitalier en chirurgie ORL pédiatrique 2 ans, afin de confirmer cette vocation de puéricultrice.
J’ai préparé le concours seule avec quelques annales. Je n’ai pas le souvenir d’un concours trop difficile. J’avais apprécié l’oral du concours qui est un échange entre professionnels.«
Comment se sont passées tes études ?
« Les études d’infirmière puéricultrice sont passionnantes car nous sommes déjà professionnelles diplômées. C’est une vraie spécialité, un approfondissement de la pédiatrie dans toute sa dimension (développement physique, psychomoteur, affectif et social). Il y a un apport important sur la psychologie de l’enfant et sa famille.
J’ai voulu poursuivre mon parcours hospitalier après mon diplôme.
J’ai pris un poste en pédiatrie générale dans un grand hôpital pédiatrique pendant 2 ans.
J’ai été extrêmement déçue de cette expérience avec mon nouveau regard d’infirmière puéricultrice. Je rentrais frustrée de mes journées car il n’y avait de la place que pour la technique et très peu de temps pour le soutien, l’accompagnement psychologique de l’enfant et sa famille (sur les sujets tels que l’allaitement maternel, l’annonce du handicap, l’adhésion de l’enfant avant les soins…).
Je me suis réorientée. Ce n’est pas la peine de rester dans un poste qui ne nous convient pas. Il faut se donner les moyens de trouver le secteur d’activité qui répond à vos attentes professionnelles. «
As-tu des conseils à donner ?
« Si vous souhaitez travailler en pédiatrie, n’hésitez pas une seconde à passer le concours et à faire la spécialité d’infirmière puéricultrice. Cela va réellement changer votre regard sur l’enfant, sa famille, et les soins. Cette formation est indispensable pour ajuster votre regard, avoir la bonne distance.
Je dis toujours « avant la formation je voyais la veine à piquer, après la formation je vois l’enfant, son milieu, le contexte, sa famille, ses ressources… ».
Il existe différentes aides pour préparer le concours.
Les études demandent une certaine volonté et des sacrifices certes, mais c’est une spécialité donc vous êtes déjà considérée comme une professionnelle avec une expérience, des connaissances, des compétences.
Vous explorerez pendant la formation les différents secteurs d’activités qui restent riches et variés pour toutes votre carrière et vos attentes (PMI, EAJE, Maternité, néonatalogie, pédiatrie) en alternant cours théoriques et stages.
Une année aussi riche, cela passe très vite !«
Témoignage de Juliette
« Je suis Juliette, 38 ans, puéricultrice depuis 14 ans, avant de partir en voyage en famille j’exerçais mon métier d’infirmière puéricultrice en PMI, dans le département du 92.
Nos missions étaient assez vastes, de l’accompagnement des jeunes parents en sortie de maternité, jusqu’à l’accompagnement et le suivi particulier des familles en difficultés sociales, psychologiques, éducatives, jusqu’à la protection de l’enfance, en passant par les bilans de santé en école maternelle.«
Comment t’es venue cette envie ?
« J’ai entamé l’école d’infirmière avec cette idée derrière la tête de continuer car je savais que je voulais travailler auprès d’enfants. Lorsque j’ai fini ma troisième année, j’avais très envie de travailler rapidement et ma motivation avait un peu baissé… Cependant je me suis tout de même inscrite au concours, et comme j’ai été reçue, je me suis motivée pour poursuivre avec cette spécialisation, me disant qu’après une entrée dans la vie active, un poste occupé, potentiellement une vie de famille… cela serait beaucoup plus dur de réaliser mon souhait de spécialisation. J’ai donc ouvert cette porte et je ne le regrette absolument pas.
Je me suis tout de même bien préparée au concours, au milieu de ma dernière année d’IFSI, surtout aux tests et aux questions de santé. J’ai bouquiné les annales et préparé l’oral, par moi-même. Mais je ne me souviens essentiellement de l’oral qui portait sur un sujet sur les personnes âgées !!!! j’ai été prise sur liste d’attente, donc on ne peut pas dire que je l’ai eu haut la main !!!«
Qu’as-tu fait après le concours et tes études ?
« Après le concours, j’ai travaillé 6 mois en tant qu’intérimaire dans différents services avant d’intégrer l’école de puéricultrices. Puis dès que j’ai eu mon diplôme, j’ai pu travailler tout d’abord en maternité et néonat. Puis je suis partie en Afrique, au Cameroun pour une mission d’un an dans un petit hôpital. Au retour j’ai pris la direction d’une crèche de 60 berceaux pendant 3 ans, enfin j’ai intégré mon dernier poste en PMI.
C’est vraiment génial les postes d’IPDE sont vraiment varier et cela permet de changer régulièrement pour des postes vraiment différents et avec des multiples facettes et responsabilités (du placement d’enfant à la gestion et management d’équipe…)«
Quels sont tes conseils ?
« Avant de se lancer… Il est vrai qu’avoir une petite expérience du terrain doit être intéressante et augmenter la motivation, ce que je n’avais que très peu vécu. Pendant cette année d’étude, côtoyer des infirmières plus expérimentées était vraiment passionnant pour moi, elles connaissaient le terrain et ses problématiques. Pour préparer les concours, les annales sont très bien faites, mais ne pas hésiter peut-être à discuter avec une puéricultrice. Pour les études, il faut bien s’accrocher car c’est très dense et intense, je crois que le programme de 18 mois tient en 12 mois et donc c’est assez costaud. Mais les écoles en général accompagnent vraiment bien leurs élèves.
Pour conclure, ne pas hésiter car on a besoin de puéricultrices. Notre métier est souvent inconnu (identifié aux auxiliaires de puériculture), alors que notre spécialité apporte vraiment un plus dans les services où nous existons. Les études d’IPDE sont actuellement en réflexion, et en modification, pour éventuellement passer sur 2 ans et s’aligner sur les grades universitaires.«
Foire aux questions
1. Faut-il forcément avoir de l’expérience en pédiatrie pour passer le concours de puéricultrice ?
Non, ce n’est pas une obligation. Il est toutefois recommandé d’avoir eu des expériences auprès des enfants pour mieux préparer le concours et confirmer ton intérêt pour cette spécialisation.
2. Existe-t-il des aides financières pour payer la formation ?
Oui, certaines régions financent la formation. Tu peux aussi te renseigner sur le congé de formation professionnelle, le CPF ou les aides de ton employeur.
3. Quelle est la différence entre une infirmière puéricultrice et une auxiliaire de puériculture ?
L’infirmière puéricultrice est une infirmière spécialisée (niveau bac +4) qui exerce des responsabilités médicales et éducatives. L’auxiliaire de puériculture est un professionnel de niveau bac qui assiste les soins sous la responsabilité d’un infirmier.
4. Comment m’inscrire au concours d’infirmière puéricultrice ?
Tu peux t’inscrire directement auprès des instituts de formation agréés. Le dossier d’inscription est disponible sur le site des écoles ou en contactant leur secrétariat, et comprend généralement un CV, une lettre de motivation et les justificatifs de ton parcours.
5. Puis-je préparer le concours d’infirmière puéricultrice moi-même ?
Oui, c’est tout à fait possible. Tu peux t’appuyer sur des annales, des livres d’entraînement pour les QCM et tests psychotechniques, ou encore revoir les bases vues en IFSI. Des préparations avec accompagnement existent aussi pour celles qui le souhaitent.
Ce format te plait et t’inspire ?
Tu peux découvrir l’article : 10 idées de postes infirmiers dans la petite enfance
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