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Tiphanie, d’infirmière à cheffe de projet

Le 4 Mai 2023

Aujourd’hui, je t’emmène à la rencontre de Tiphanie, qui te raconte sa reconversion d’infirmière à cheffe de projet dans le numérique.

On parle de son parcours, de ses difficultés, des opportunités …

Bref, un témoignage riche et inspirant !

Raconte-nous ton parcours en toute transparence

“Pour commencer, je vais me présenter rapidement. Je m’appelle Tiphanie, j’ai 26 ans et suis diplômée IDE depuis 2019.

Pendant mes études, j’ai travaillé en MAS puis en addictologie, où j’ai ensuite intégrée un poste d’IDE de nuit une fois diplômée (ou presque… ça en dit déjà long sur les conditions d’exercice de notre profession).

 J’ai ensuite connu le bonheur de devenir maman, et ai réintégré l’équipe mais sur un poste de jour, après mon congé maternité.

J’adorais mon travail. Mais les conditions pour l’exercer ne me convenaient plus.

A titre d’exemple, il nous a été demandé de faire valider par la cadre les commandes de sérum physiologie… 3 ans d’études pour demander l’autorisation de commander du sérum phy … ça, entre autres choses.

Refus de la direction d’effectuer les test multidrogues ou THC car “vous comprenez, on vire trop de patients, c’est plus rentable on perd trop d’argent” (Allez expliquer ça à vos patients qui luttent et se tiennent à carreaux pendant que d’autres se droguent ou consomment de l’alcool devant eux !).

Bref, un ras le bol.”

Quel a été le déclic ?

“Pendant plusieurs mois, plein de petits signes sont apparus.

D’abord de l’eczéma, j’y suis sujette donc j’ai un peu laissé trainé…

Puis la boule au ventre en allant au travail, puis les pertes de mémoire +++ (qui m’ont values une IRM), les insomnies… C’était devenu très compliqué, avec un enfant en bas âge au milieu de tout ça.

Je réfléchissais à ce que je devais et pouvais faire.

On venait d’acheter notre maison, un gros crédit en cours en plus de celui de la voiture, un bébé…

Je pensais me trouver dans une impasse.

La peur aussi de ne pas être à la hauteur dans un autre service, car plus de soins/pansements complexes depuis mon stage pré-pro…

Puis en début d’année 2022, ma belle-mère fait un infarctus. Ça a été le déclic. Elle a passé la nuit au bloc, elle n’en était pas encore sortie que je posais ma démission. Ma première pensée a été “je ne veux pas finir comme ça”.

J’ai donc posé ma démission, sans aucun plan de secours derrière, deux crédits et un bébé.

Quand j’y repense, rien de censé, mais je devais écouter mon corps. Meilleure décision de ma vie !

J’ai ensuite fait quelques candidatures, eu des entretiens où j’ai été retenue, mais j’ai fini par prendre un poste à l’ANPAA (AAF maintenant), pour rester dans le milieu de l’addiction et faire une “transition douce”, c’était un poste en CDD.

Sauf qu’au bout de 3 jours, aucune envie de continuer.

Trop peu de rythme, les infos n’étaient pas claires, tout ça ne me convenait pas (mis à part les horaires 8h30-16h30, tout ce que je cherchais).

J’ai donc quitté le poste et suis allé travailler en laboratoire. Libération !

Du contact avec les patients mais plus de prise en charge globale. Horaires hyper intéressants mais salaire de misère…

Il fallait faire un choix. Finalement, c’était un CDD renouvelable, que je n’ai pas renouvelé comme c’était prévu, pour intégrer mon poste actuel de chef de projet.”

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

“Par hasard !

Ma mère souhaitait déménager et a visité une maison, l’ancienne locataire travaille au CH de ma ville et de fil en aiguille, elles en sont venues à parler du fait que j’étais IDE.

L’hôpital cherchait ce type de profil pour un poste de chef de projet. Ma mère m’a transmis les coordonnées de cette dame et j’ai été mise en relation avec les personnes qui géraient les entretiens.

Poste très intéressant, mais de toute évidence, je n’avais ni les compétences demandées ni l’expérience qu’ils attendaient, ce que j’ai clairement dit durant l’entretien.

Finalement, ils devaient me donner une réponse un mois plus tard, mais je n’ai pas eu de nouvelles (et je n’en attendais pas).

C’est 3 mois après l’entretien qu’ils m’ont rappelée pour me dire que j’avais été prise. J’ai donc redemandé un entretien avec eux, pour qu’ils aient bien conscience que je n’avais toujours pas ni les compétences ni l’expérience…

Mais ils étaient partants et je me suis formée “sur le tas”.

Je dois aussi dire que tout cela s’est passé pendant mon accompagnement Charlotte K, et que Fanny, ma coach a été d’un grand soutien dans mon choix d’intégrer ce poste, c’était très motivant pour moi.”

Comment s’est passé le départ de ton précédent job ?

“J’ai démissionné.

Mes directrices pensaient que je changerai d’avis avant la fin de mon préavis, mais ça n’a pas été le cas malgré leurs efforts (je travaillais 2 week-ends sur 3, elles ont modifié les plannings avant mon départ).

Je n’ai pas cherché à négocier une rupture conventionnelle, j’ai décidé de partir et c’était important pour moi d’assumer mon choix jusqu’au bout.”

Comment ont réagi tes proches ?

“Plutôt bien, ils n’étaient pas inquiets quant au fait que je retrouve du travail dans la conjoncture actuelle…”

 

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ?

“Mon activité est très variée. Je travaille sur le projet ESMS Numérique qui vise à déployer et développer les usages du numérique dans les ESMS (établissement sociaux et médico-sociaux).

Je m’occupe d’une grappe de 16 EHPAD et 2 SSIAD, je fais beaucoup de coordination entre les différents acteurs (les directeurs/cadres; l’éditeur; les différents services qui interviennent dans le projet RSI; services des finances, cellule marché du CH..).

J’ai également mené un marché public (avec l’aide de mes collègues) jusqu’au choix final de l’éditeur.

C’était pour moi une découverte totale mais c’est ce qu’il me plaît dans ce métier.

Tout ce que je fais chaque jour est une découverte.

Le plus difficile pour moi a été de m’habituer à cette autonomie et cette liberté. C’est là où je me suis rendue compte du fossé avec ma profession initiale d’infirmière, où l’on agit que sur protocole et prescription (ou quasiment, selon les services !).

Là, je me suis retrouvée autonome sur un sujet que je ne maîtrisais pas du tout. Mais c’est aussi ce qui rend l’expérience hyper intéressante pour moi !”

As-tu eu besoin de faire une formation ?

“Je n’ai pas eu de formation (malgré mes demandes), mais je sais que dans la majorité des cas, les chefs de projet qui sont recrutés bénéficient d’une formation assez complète en interne.”

Quels sont tes projets? 

“Mon projet professionnel reste encore un peu flou, je suis en CDD (2 ans).

Une fois le projet fini, je ne sais pas encore vers quoi me tourner.

En parallèle, je suis en train de faire l’inscription pour intégrer un MASTER en septembre. Ce qui est sûr, c’est que je ne veux pas retourner dans les soins et en service actif.

Peut-être un poste de cadre… L’avenir me le dira. Dans tous les cas, ce n’est pas quelque chose qui m’angoisse pour l’instant.

Je profite du présent et des compétences que j’acquiers sur ce poste.”

Comment gères-tu la transition financièrement ?

“Financièrement, ça a été un peu compliqué mais pour des raisons qui ne sont pas propres à ma démission.

J’ai touché l’équivalent de deux mois de salaire au moment de ma démission avec les heures supplémentaires et les congés qui m’étaient dus. Ce qui aurait pu me permettre de me retourner assez facilement.

Pour la petite histoire, peu de temps après ma démission, la nounou de mon fils a perdu temporairement son agrément, ce qui fait que je me suis retrouvée seule à la maison avec mon fils sans moyen de garde.

J’ai fini par avoir une place en crèche (un mois après) et j’ai pu relancer le directeur de l’ANPAA pour intégrer le poste, sauf que la veille de mon embauche, positive au COVID…

Embauche retardée encore d’une semaine. Ce qui fait que je n’ai pas eu de salaire ou d’équivalant pendant 2 mois.

Mais finalement, même si j’ai mis un petit moment à remonter la pente financièrement (car les postes à l’ANPAA et au labo étaient payés environ 500/600 euros de moins que mon poste en addicto), je ne regrette rien.

Ça m’a vraiment apporté une sérénité que j’avais perdue sur mon ancien poste. Quel bonheur d’aller au travail sans avoir la boule au ventre.”

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

“Pour moi, ce sont clairement les croyances limitantes et les peurs, les nôtres mais aussi et surtout celles de nos proches qui sont un frein au changement.

Je pense que c’est normal d’avoir peur de quitter une stabilité financière et matérielle, d’avoir peur d’intégrer un poste sur lequel on a peur de ne pas réussir.

Mais rester sur un poste où l’on est malheureux, ce n’est clairement pas la solution.

Il faut avoir un tout petit eu de courage pour mettre de côté ces peurs et se lancer vers autre chose (car l’autre chose n’en sera que meilleur, c’est certain).”

Comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ? 

“Mon changement de poste a changé toute ma vie de maman.

J’avais des horaires difficilement conciliables avec une vie de famille (6h45 – 17h / 13h30 – 21h30) d’autant plus que mon conjoint travaillait dans la restauration et n’était donc jamais à la maison…

Aujourd’hui, je suis en forfait jour, mes horaires sont tout à fait modulables, je ne travaille ni le week-end ni les jours fériés et je prends mes congés quand je veux (c’est l’avantage d’être “seule” sur un poste!).

C’est une liberté vraiment appréciable… Et en plus, je gagne mieux ma vie.”

Tu as suivi la formation de ma vie d’IDE à ma vie IDEale, que dirais-tu à ceux qui hésitent aujourd’hui ?

“Je leur dirais que ce n’est pas le programme qui va trouver la solution miracle.

La solution, elle est en nous et Charlotte et son équipe sont là pour nous guider.

Ça a été une sacrée remise en question, mais ça m’a fait beaucoup de bien de parler à une IDE qui connait le métier et sait ce que l’on peut ressentir

L’accompagnement n’en est que plus cohérent, et c’est vraiment appréciable. Car nos proches, en tous cas pour ma part, n’ont pas conscience de la difficulté de notre métier et des conditions dans lesquelles on l’exerce.”

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

“Mon conseil : on a qu’une vie ! Il faut foncer.

On retombera toujours sur nos pattes, on a un diplôme qui le permet. Si la reconversion ne marche pas, on trouvera toujours un job alimentaire en attendant de faire autre chose, et ça c’est une chance. Globalement, on ne risque pas autant que ce que l’on peut s’imaginer.

Surtout dans la conjoncture actuelle.”

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