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Infirmière multitâche vs monotâche : stopper le multitasking

Le 3 Août 2023

Infirmière multitâche vs monotâche : mes conseils pour stopper le multitasking, sauver ton cerveau et atteindre tes objectifs.

Comment sauver ton cerveau de cette mauvaise habitude qui te consomme toute ton énergie et t’empêche d’atteindre les objectifs que tu te fixes ?

Aujourd’hui, nous allons parler d’un fléau qui nous touche toutes et tous.

Une habitude que nous subissons ou que nous mettons en place, persuadés que cela va nous faire gagner du temps… Alors que nous arrivons crevés et stressés à la fin de nos journées…

Cela concerne fortement les infirmières qui y sont soumises sans arrêt.

Nous abordons dans cet article le fonctionnement multitâche ou multitasking en anglais. 

En résumé, le fait de faire plusieurs choses en même temps.

Cela te parle ?

Exemple du multitasking dans ta vie d’infirmière

Tu rentres stressée d’une journée de travail bien remplie à l’hôpital. 

La vie suit son cours : les enfants, les devoirs, le diner, le coucher… Tu sais que tu dois te reposer, car tu reprends ton service tôt le lendemain matin !

Seulement voilà, au beau milieu de la nuit, 3 h 30, une angoisse te réveille : “Est-ce que j’ai bien noté telle chose dans les transmissions ou donné tel traitement à madame M de la chambre 310 ????” 

Tu veux t’assurer, mais tu ne pourras pas appeler tes collègues à cette heure !

(Peut-être que tu te dis “Heu si !” en hochant la tête :))

Tu ne t’en souviens pas, pas du tout.

Parce que sur le moment, c’était le coup de feu, tout le monde avait besoin de toi partout, pour des choses importantes.

Tu as enchainé ces choses à faire, tu les as superposées (multitasking) et voilà, impossible de te souvenir de tout.

Résultat, une bonne dose de stress qui t’empêche de dormir… Et si tu avais oublié madame M !! 

Tu entrevois ici le fonctionnement pernicieux du multitasking et ses conséquences directes sur ton cerveau et ton stress.

Définition et précision sur le fonctionnement multitâches

Juste un petit mot avant de commencer.

Je te prie de m’excuser pour l’anglicisme que je vais employer ici. Il n’existe pas vraiment de terme unique en français pour décrire l’action de faire plusieurs choses à la fois.

Le multitasking est donc le fait d’accomplir deux ou plusieurs taches en même temps.

Je précise que cela ne concerne pas les tâches que tu peux effectuer en mode “pilote automatique” comme étendre le linge en écoutant de la musique ou marcher en appelant une amie.

Ces tâches-là sont réalisées sans trop de réflexion ni d’effort, ce ne sont pas celles dont nous allons parler.

Le sujet du jour, c’est l’accumulation des choses à faire qui demandent des décisions, de la réflexion, des actions plus complexes.

Par exemple : le cas de figure évoqué plus tôt, impossible de te souvenir si tu as donné tel traitement ou écrit telle transmission. 

On réclamait ta présence en chambre, au poste de soin pour expliquer quelque chose au médecin et une famille attendait ton retour auprès d’un autre patient. Une intérimaire avait un renseignement à demander et une seringue électrique était en train de sonner.

Conséquences du fonctionnement multitâches

Faire plusieurs choses en même temps revient à te couper littéralement en morceaux, ce qui, dans ta vie professionnelle comme dans ta vie personnelle, te cause beaucoup de tort : 

  • Cela affecte ta mémoire à court terme (Tu n’es vraiment présente nulle part, ton cerveau n’imprime pas.)
  • Cela augmente ta charge mentale, jusqu’à parfois arriver à une impression de trop-plein 
  • Cela créé de l’anxiété, du stress 
  • Cela augmente le risque d’erreur. En tant qu’infirmière, c’est une question cruciale, surtout dans un monde de plus en plus procédurier.
  • Nous sommes moins productifs en fin de compte alors que nous pensons pouvoir faire plus et mieux.

infirmière multitâche versus monotâche : fonctionnement du cerveau

Comprendre le fonctionnement de ton cerveau

Est-il vraiment possible de faire plusieurs choses à la fois, en même temps, de manière superposée ? Ou est-ce un mythe ?

Le professeur Hal Pashler, de l’université de San Diego, a prouvé dans les années 90 qu’en réalité, le cerveau n’était neurologiquement pas capable de faire plusieurs choses en même temps.

En d’autres termes, le multitasking n’existe pas. (Quand il s’agit de tâches complexes et pas du mode pilote automatique, je précise.)

Le cerveau peut, en revanche, enchainer les tâches à une allure vertigineuse. 

Le problème est le suivant : Le cerveau met un millième de seconde pour porter son attention sur autre chose.

Par exemple : je travaille sur cet article. Tiiing, une notification arrive sur mon téléphone, je regarde de quoi il s’agit. Mon attention s’est détournée de l’article en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…

Ce même professeur a alors mis en lumière la difficulté du cerveau à se concentrer complètement sur cette nouvelle tâche, car il emporte avec lui des informations de la tache qu’il faisait juste avant.

Tu me suis ?

Cela s’appelle l’attention résiduelle

En résumé, tu arrives au boulot le matin avec un sac à dos vide et léger et tu mets un gros caillou dedans à chaque tâche effectuée.

À la fin de la journée, ton sac est très lourd et tu es épuisée de le porter (charge mentale +++)

Eh bien, c’est pareil pour ton cerveau, il se fatigue.

C’est la conséquence de ce changement d’attention permanent, trop rapide, vers une nouvelle tâche.

Un autre phénomène, appelé effet Zeigarnik, du nom du professeur russe qui l’a observé en 1920, est créé par la mise en attente, dans le cerveau, des tâches inachevées.

En gros, nous avons plus tendance à ruminer les choses que nous n’avons pas pu terminer dans la journée à cause de diverses interruptions, ce qui arrive fréquemment dans ton travail d’infirmière. Ceci ajouté à la propension de la plupart des gens à ruminer également des situations qui ne leur ont pas plu.

Selon une étude de l’université de Harvard, pendant la moitié du temps, 46,9% exactement, les gens pensent à autre chose que ce qu’ils sont en train de faire.

Et, cerise sur le gâteau, le cerveau va mettre énormément de temps (en moyenne 23 minutes et 15 secondesLa plupart du temps, nous ne les avons pas devant nous, on est d’accord…) à être capable de se concentrer vraiment sur la tache précédente s’il est interrompu.

(Nous n’avons pas 23 minutes et 15 secondes pour faire les choses au travail la plupart du temps, donc nous les effectuons avec un cerveau à moitié concentré.)

Exemple :  Tu fais tes transmissions sur l’ordinateur, madame M a demandé beaucoup de soins et tu as pas mal de choses à transmettre à tes collègues.

L’interne entre dans le poste de soin en te demandant de trouver des informations sur un autre dossier, cela prend cinq minutes et tu te rassieds en face de tes notes pour finir tes transmissions.

Cela va être laborieux de les terminer sans rien oublier, tu vas être obligée de te relire plusieurs fois, là où normalement, tu aurais validé directement.

Petite digression

Tu me diras si tout cela te parle. Le format de cet article change un peu des articles habituels. Il est plus orienté “développement personnel”.

Chez Charlotte K, nous sommes persuadés qu’une meilleure connaissance de soi mène à faire de meilleurs choix en termes d’évolution ou de reconversion professionnelle.

J’espère que cela te plait et va t’apporter des solutions.

Justement les solutions, j’y viens juste après cela.

Les deux sources principales du multitasking 

Petit point pour que tu puisses reconnaitre ces situations qui arrivent dans deux cas de figure.

Sollicitations externes

1- Des interruptions sans arrêt dans ton travail

Un collègue, un patient, une sonnerie, etc te coupent de ce que tu étais en train de faire.

Tu interromps ton travail, tu portes ton attention sur autre chose, tu reviens à la première tâche.

En service ou à domicile, cela nous arrive sans arrêt.

2- Une surcharge de travail

L’impression de devoir tout faire, tout gérer, rapidement. Tu ne sais plus où donner de la tête.

Je vais te donner des astuces juste après pour alléger cette charge-là.

Sollicitations internes

Et nous y sommes tous confrontés, je te rassure…

1- L’appel des distractions numériques

Typiquement, je regarde telle notification sur mon téléphone alors que je suis concentrée sur autre chose.

2- La dispersion liée à un trop-plein d’idées

Avoir mille choses en tête et ne pas réussir à prioriser, à s’organiser.

5 conseils pour réduire le multitasking dans ton métier d’infirmière

Voilà mes conseils pour ralentir le multitasking, pour arrêter de passer d’une tâche à l’autre à la vitesse de l’éclair, diminuer ta charge mentale et ton stress et éviter de faire des erreurs.

Travailler, se concentrer sur une seule chose à la fois est beaucoup plus efficace pour être productif et ne pas faire monter son niveau d’anxiété inutilement.

Bien sûr, il ne faut pas être naïf, le monde de la santé et son système ne vont pas s’améliorer en un coup de baguette magique. L’organisation des services, le manque de personnel et la surcharge de travail vont rester les mêmes après la lecture de cet article.

Mais que peux-tu faire, toi, tout de suite, pour limiter ce stress imposé à ton corps, à ton cerveau et améliorer ta qualité de vie au travail (et à la maison) ?

Voilà mes 5 conseils pour sauver ton cerveau

Infirmière multitâche versus monotâche : 5 conseils

1- Faire une to-do list raisonnable

Il est intéressant ici de faire des choix entre ce que tu “dois” faire, ce qui est important dans ta journée et ce que tu “pourrais” faire. 

En général, nos to-do lists sont toujours trop grandes et déraisonnables. Nous nous sentons dans l’obligation absolue de cocher toutes les cases, ce qui entraine le mécanisme du fonctionnement multitâche.

2 – Essayer d’être pleinement dans le moment présent 

Ça, c’est plus facile à dire qu’à faire, je sais.

Nous sommes perpétuellement en train de penser au patient suivant, à l’organisation, à qui-fait-quoi en permanence dans le service. Et nous avons beaucoup de mal à nous concentrer sur le moment présent. Pourtant, cela offre un vrai temps de qualité au patient et cela épargne vraiment notre cerveau.

(Heureusement, cela s’apprend. Dis-moi si le sujet t’intéresse, je pourrai le creuser dans un nouvel article)

3- Prendre des moments pour souffler, même 5 minutes

Pour faire le vide, sortir de la spirale infernal, du rythme effréné.

Pour réellement respirer profondément, offrir une micro pause à notre cerveau dans l’enchainement des tâches de la journée.

Concrètement, aller aux toilettes (dingue comme on oublie notre vessie parfois), sortir prendre l’air…

4- Avoir une activité pour relâcher la pression en dehors du travail

Sport, activité artistique, lecture, ce que tu veux, ce qui te fait du bien, ce qui te “vide” la tête.

Une activité qui te permet de ne penser à rien d’autres pendant un laps de temps.

As-tu remarqué comme il est rare de trouver ce temps de concentration intense pour une chose en particulier ?

Le sport m’offre cela, l’aquarelle aussi… Je peux perdre la notion du temps, absorbée que je suis dans mon activité.

C’est un cadeau que l’on se fait à soi-même et à son cerveau de trouver du temps pour ça.

5- Oser dire non

Ce conseil revient souvent. 

S’il ne s’agit pas d’une urgence, tu peux dire à tes collègues de patienter cinq minutes, mettre en place des systèmes pour que chacun soit plus autonome dans son travail, créer fiche et protocoles accessibles pour les intérimaires, etc.

Ce format plus “développement personnel” te plait et t’inspire ?

Je t’invite à découvrir l’article Infirmière, découvre tes compétences pour évoluer

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2 Commentaires

  1. Alexia

    Article vraiment intéressant, permet de décrypter ce qui nous épuise, tout en donnant des axes d’amélioration. Pris dans l’engrenage on ne s’autorise pas à souffler et on bois la tasse! J’ai beaucoup aimé le 5ème conseil, en particulier de rendre chacun plus autonome dans son travail.

    Réponse
    • Pascaline

      Bonjour Alexia,
      Merci beaucoup pour ton commentaire, j’en suis très touchée.
      Je suis contente si cela a pu t’inspirer.
      Bienvenue dans la communauté Charlotte K

      Pascaline, de l’équipe Charlotte K

      Réponse

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