Concilier maternité et carrière d’infirmière : est-ce mission impossible ?
On ne va pas se mentir. Infirmière + maternité = combo explosif !! Les retours de la communauté Charlotte K sont unanimes : les enfants chamboulent tout.
Alors comment concilier carrière d’infirmière et maternité sans devenir zinzin ? Nous avons des droits, il existe des solutions d’accompagnement et parfois, certaines phases de nos vies exigent qu’on se réoriente un peu…souvent pour le mieux. Oui, être infirmière et mère est un double rôle exigeant. Tu donnes beaucoup à tes patients, tu donnes aussi beaucoup à ta famille : comment trouver ton équilibre ? Comment ne pas te perdre, être la plus organisée possible, profiter de chaque étape de ta vie de maman (projet bébé, grossesse, post-partum, vie du quotidien, enfants qui grandissent, ados…) sans pour autant tomber dans un mauvais perfectionnisme-de-mère-parfaite (ça aussi, ça peut rendre zinzin …) ? Faut-il écouter les envies de changements à ce moment-là ?
« À l’arrivée de mon premier, je trouvais le rythme incompatible avec une vie de famille… »
membres de la communauté Charlotte K sur Facebook
« Une petite fille de 2 ans, en couple avec un soignant qui a des horaires à rallonge, j’ai fait une spécialité puéricultrice mais j’enchaîne les changements de travail car je ne trouve pas ce qui me convient en terme d’organisation… L’hôpital, j’ai laissé tomber, car nous n’avons aucune famille autour et que les assistantes maternelles sont des perles rares ici. Et quand elle sera à l’école… Ce sera encore plus compliqué ! Et que dire sur la facture de garde… Bref, je cherche encore le st graal ! »
Dans cet article, je vais te partager :
- Des conseils concrets pour chaque étape,
- Toutes les ressources préparées par l’équipe Charlotte K
- Un maximum de déculpabilisation et de bienveillance pour les mamans que nous sommes
- Et les liens officiels vers les sites institutionnels qui traitent de la maternité et de tes droits.
Ca te va ? On y va !
(Si tu as des questions ou des choses à ajouter, écris-moi un commentaire sous l’article, je te répondrai vite.)
À retenir
Être infirmière et maman, c’est possible bien sûr : l’équilibre se construit étape par étape et varie selon chacune.
Tes droits existent : congé maternité, congé pathologique, aménagements de poste, indemnités (selon FPH, privé ou libéral). Il faut les connaître.
Anticiper (planning, garde, organisation) et rester flexible est la clé pour ne pas s’épuiser.
La maternité peut être un déclic : parfois il suffit d’adapter ton rythme, parfois c’est le bon moment pour explorer une nouvelle voie.
Projet bébé et métier d’infirmière : je fais quoi de ma carrière ?
J’ai un projet bébé, je fais quoi de ma carrière ?
C’est un moment de vie dont on ne parle pas toujours. Ce cheminement se fait dans l’intimité. Pourtant, on s’y pose de nombreuses questions parfois plusieurs années avant l’arrivée de bébé.
- Qu’est-ce que ça va changer dans ma carrière d’infirmière d’avoir un bébé ?
- Quelles adaptations vais-je devoir mettre en place ?
- Et si cela remettait mon métier d’IDE en question ? Et si j’avais envie d’autres choses après bébé ?
Ces questions sont tout à fait normales et légitimes.
Et puis il ne faut pas oublier que la maternité n’est pas une science exacte, un processus systématique. Parfois bébé met du temps à venir et ça peut être une grande source d’inquiétude. L’attente peut être très pénible, parfois associée à un parcours de PMA dont les soins pèseront aussi sur la vie professionnelle.
Pour organiser cette attente et ton futur quotidien de maman, tu peux commencer par t’interroger sur ce dont tu aurais envie en tant que maman :
- Quel planning tu envisagerais avec un bébé ?
- Quel mode de garde te conviendrait le mieux ? Qu’y a-t-il près de chez toi ?
- Est-ce que tu penses que ton service est le plus adapté pour une jeune maman ?
Tu peux te renseigner sur les services, les missions ou les horaires qui t’iraient le mieux. Les contenus que je créé avec mon équipe pourront t’aider. Voilà quelques idées :
- Horaires de journée : 10 idées de postes pour les infirmières
- 10 idées de postes pour avoir une vie de famille
Mes conseils pour une infirmière qui a un projet bébé
En terme de carrière, évidemment, un bébé va remettre des choses en cause : l’organisation, le planning, le choix du service, l’envie d’évoluer etc.
Je conseillerais:
- De ne pas se lancer dans des projets difficilement compatibles. Par exemple ne pas se lancer dans du libéral en remplacement, cela risque de rendre le quotidien compliqué quand tu seras enceinte.
- De te recentrer sur l’idéal pour toi au moment M, avec beaucoup de douceur.
- De ne pas hésiter à revoir tes projets régulièrement.
Chacune vit l’attente à sa manière. Certaines ont besoin d’en parler d’autres non.
Qui plus est, on ne peut jamais savoir comment va se passer l’après : les bébés ont des besoins différents, le rôle de maman nous change aussi.
Pour t’aider dans ta réflexion, j’ai enregistré un épisode de podcast : Vies d’infirmières par Charlotte K | #59 : Infirmière : j’ai un projet bébé, je fais quoi de ma carrière ?
Je t’invite à l’écouter et à me donner ton avis dans les commentaires si tu le souhaites.
En résumé : Avoir un projet bébé quand on est infirmière soulève beaucoup de questions sur sa carrière. L’essentiel est d’anticiper son organisation, de rester flexible et de revoir ses projets au fil du temps. Et si l’attente se prolonge ou qu’un parcours de PMA s’invite, rappelle-toi que tu n’es pas seule et que chaque chemin et chaque attente est unique.
Grossesse et métier d’infirmière : tes droits par statut
Tu es enceinte (félicitation !). La grossesse suit son cours avec son lot de découvertes, de merveilles et d’imprévus. Parfois, la fatigue ou ton état nécessitent des adaptations ou des changements de postes voire même des arrêts de travail. Certains services sont plus physiques, demandent plus à notre organisme que d’autres. Et nous sommes toutes très différentes, certaines personnes peuvent être vraiment malades pendant la grossesse. Alors …
- Comment concilier grossesse et travail d’infirmière ?
- Quels sont tes droits en tant qu’infirmière par rapport à cette grossesse en fonction de ton statut ?
On fait le point sur tes droits. Il faut les connaitre pour pouvoir s’assurer qu’on en bénéficie au bon moment.
Infirmière enceinte dans la fonction publique hospitalière
Si tu es infirmière titulaire ou contractuelle dans la FPH, tu bénéficies d’une protection renforcée pendant ta grossesse.
Le congé maternité est identique à celui du privé en termes de durée : 16 semaines pour un premier ou deuxième enfant (6 avant, 10 après), 26 semaines à partir du troisième, et davantage en cas de grossesse multiple. Mais il y a une différence importante : tu touches l’intégralité de ton traitement (salaire de base et primes) pendant toute la durée du congé.
En cas de grossesse difficile, tu peux bénéficier d’un congé pathologique, sur demande de ton médecin, avant ou après ton congé maternité, pour une durée maximale de 14 jours. Celui-ci est lui aussi entièrement rémunéré.
Ton poste doit être aménagé si tu es exposée à des risques (agents infectieux, rayons, charges lourdes). Si ce n’est pas possible, tu peux être affectée temporairement à un autre service. Tes absences pour les examens médicaux obligatoires sont également autorisées et payées.
Enfin, tu es protégée contre toute sanction ou rupture de contrat pendant ta grossesse, ton congé maternité et jusqu’à 10 semaines après ton retour. Et si tu souhaites allaiter à ta reprise, tu as droit à une heure rémunérée par jour jusqu’au premier anniversaire de ton enfant, souvent répartie en deux pauses de trente minutes. (Big up aux centres hospitaliers qui ont une crèche et aux ASMAT qui proposent des horaires atypiques !!!)
Sources à consulter si tu es enceinte dans la Fonction Publique Hospitalière :
- Service public, congé de maternité de la fonction publique : Congé de maternité dans la fonction publique – Ma situation personnalisée | Service-Public.fr
- Service public, À quelles autorisations d’absence a droit un agent public en cas de grossesse ou d’assistance médicale à la procréation ? À quelles autorisations d’absence a droit un agent public en cas de grossesse ou d’assistance médicale à la procréation ? | Service-Public.fr
Infirmière enceinte dans le privé
Si tu travailles dans le privé, tes droits sont fixés par le Code du travail et la Sécurité sociale.
Le congé maternité est de 16 semaines pour un premier ou deuxième enfant (6 avant, 10 après), de 26 semaines à partir du troisième, et plus long en cas de grossesse multiple. Ce congé est indemnisé par la Sécurité sociale : tu reçois des indemnités journalières calculées sur la base de tes salaires bruts des trois derniers mois, dans la limite d’un plafond. Selon ton employeur ou ta convention collective, un complément peut être versé pour maintenir ton salaire.
Tu peux bénéficier d’un congé pathologique de 14 jours maximum, toujours sur demande de ton médecin, avant ou après ton congé maternité, si ta santé l’exige. Il est également indemnisé par la Sécurité sociale.
Comme dans la FPH, ton poste doit être aménagé si ton travail comporte des risques (rayons, produits chimiques, charges lourdes, exposition infectieuse). Si cela n’est pas possible, ton employeur doit te proposer un autre poste temporaire. Tes absences pour examens médicaux obligatoires sont autorisées et rémunérées.
Enfin, tu es protégée contre tout licenciement lié à ta grossesse dès l’annonce de celle-ci et jusqu’à 10 semaines après ton retour de congé maternité.
Sources à consulter si tu es IDE, enceinte dans le privé :
- Légifrance : Chapitre 1er : Dispositions propres à l’assurance maternité et au congé de paternité et d’accueil de l’enfant (Articles L331-1 à L331-9)
- Service public, congé de maternité d’une salariée du secteur privé : Congé de maternité d’une salariée du secteur privé
- Ameli, Congé maternité : les indemnités journalières pour les salariées : Congé maternité : les indemnités journalières pour les salariées
Infirmière enceinte en libérale
Si tu es infirmière libérale, tes droits sont un peu différents de ceux des salariées, car tu dépends de la CPAM et de tes propres démarches administratives.
En cas d’arrêt de travail lié à ta grossesse, tu peux percevoir des indemnités journalières, à condition d’avoir travaillé au moins 30 jours et d’être à jour dans tes cotisations. (Je te mets les sources juste en dessous pour t’expliquer le mode de calcul)
Ton congé maternité légal dure 16 semaines (112 jours), avec au moins 8 semaines obligatoires dont 14 jours avant l’accouchement. Pendant ce congé, tu touches des indemnités journalières. Le montant est calculé en fonction de ce que tu as déclaré à l’URSSAF, maximum 64,52 euros/jour au 1er janvier 2025 à condition de cesser totalement ton activité. À cela s’ajoute une allocation forfaitaire de repos maternel, versée en deux fois (au 7ᵉ mois puis après l’accouchement), d’un montant de 3925 € au 1er janvier 2025.
Tu peux aussi te faire remplacer pendant ton congé grâce à un contrat de remplacement avec une consœur infirmière. La rétrocession d’honoraires est alors comprise entre 5 et 15 % pour couvrir les charges du cabinet.
Enfin, certaines IDEL choisissent de compléter cette couverture par une prévoyance privée, qui peut verser des indemnités en cas d’arrêt avant le congé légal, ou aider à couvrir les frais fixes du cabinet.
En résumé : Une grossesse en libéral se prépare autant sur le plan médical qu’administratif : congé maternité, indemnités, allocation, gestion du cabinet et anticipation avec ta prévoyance font partie de l’équation.
Sources à consulter pour les infirmières libérales pendant la grossesse :
- La ruche, grossesse des infirmières libérales : https://laruche.cbainfo.fr/gerer-cabinet-infirmier/grossesse-infirmiere-liberale/
- Ameli, Les prestations maternité des travailleuses indépendantes et des conjointes collaboratrices | ameli.fr
- Ameli, Arrêt de travail pour maladie ou accident : les indemnités journalières du professionnel libéral | ameli.fr
Tableau récapitulatif des droits d’une infirmière enceinte en fonction de son statut
Statut | Durée du congé maternité | Rémunération | Congé pathologique | Aménagement de poste | Autres droits spécifiques |
Fonction Publique Hospitalière | 16 semaines (1er ou 2ᵉ enfant) / 26 semaines (à partir du 3ᵉ) / plus long en cas de grossesse multiple | 100 % du traitement (salaire + primes) | Oui, 14 jours maximum, entièrement rémunérés | Aménagement obligatoire en cas de risques (agents infectieux, rayons, charges lourdes). Affectation possible sur un autre service | 1h/jour rémunérée pour allaitement jusqu’aux 1 an de l’enfant. Protection contre sanction ou rupture de contrat jusqu’à 10 semaines après le retour |
Privé | 16 semaines (1er ou 2ᵉ enfant) / 26 semaines (à partir du 3ᵉ) / plus long en cas de grossesse multiple | Indemnités journalières de la Sécurité sociale (calculées sur les 3 derniers mois de salaire, plafonnées). Maintien partiel possible selon convention collective | Oui, 14 jours maximum, indemnisés par la Sécurité sociale | Aménagement obligatoire si poste à risque. Reclassement temporaire si nécessaire | Absences autorisées et payées pour examens obligatoires. Protection contre le licenciement dès l’annonce de la grossesse et jusqu’à 10 semaines après le retour |
IDEL | 112 jours indemnisés (16 semaines), dont 14 jours obligatoires avant l’accouchement. Minimum 8 semaines consécutives | Indemnités journalières CPAM (max 64,52 €/jour en 2025). Allocation forfaitaire de repos maternel ( 3925 € en 2 fois) | Possibilité d’indemnités journalières spécifiques en cas d’arrêt médical avant congé. | Pas d’employeur pour aménager le poste, c’est à l’IDEL d’adapter son activité. Arrêt complet obligatoire pour percevoir les indemnités | Possibilité de se faire remplacer via un contrat de remplacement. Anticiper démarches URSSAF, CARPIMKO, prévoyance privée. Protection sociale conditionnée à l’arrêt total de l’activité |
Post-partum et reprise du travail d’IDE
Le post-partum est une période infiniment délicate, à vivre avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Comme je te disais plus haut, l’arrivée de bébé est toujours un chamboulement dans tous les aspects de notre vie de femme (corps, esprit, couple etc.) et cela peut impacter aussi notre travail. Le retour dans son poste peut être vécu comme un choc (et parfois aussi comme une liberté retrouvée. J’écris ça sans jugement, chacune le vit très différemment)
En résumé : Le post-partum est une période sensible qui mérite douceur et bienveillance. La reprise du travail peut être un choc (ou une sensation de liberté retrouvée). Elle se prépare : organisation du planning, recherche d’un mode de garde adapté, poursuite ou non de l’allaitement… L’essentiel est aussi de t’écouter, de demander de l’aide et de bien t’entourer. Parce qu’au fond, la fameuse phrase « il faut tout un village pour élever un enfant » n’est pas tout à fait fausse.
L’organisation en vue du retour au travail
Reprendre le travail après une naissance demande une préparation en amont. Si tu le peux, commence à organiser ton planning quelques semaines avant la reprise : tester les trajets, caler les horaires de garde, voir si tu peux décaler certains repos ou demander des aménagements. Dans la FPH comme dans le privé, tu peux solliciter le médecin du travail pour évaluer si un poste allégé ou un rythme adapté est possible.
Sache aussi que dans la Fonction Publique Hospitalière, tu peux demander à reprendre à temps partiel après la naissance de ton enfant. L’administration ne peut pas te le refuser. Je te mets la source ici : Travail à temps partiel d’un fonctionnaire
Penser au mode de garde
Crèche, assistante maternelle, garde partagée, aide familiale… toutes les solutions existent, mais elles ne sont pas toujours adaptées à nos horaires décalés d’infirmières. Beaucoup d’IDE témoignent avoir dû changer de service, passer en libéral, ou au contraire quitter le libéral pour trouver une organisation compatible.
Si tu n’as pas de famille proche, commence tes démarches tôt : les places en crèche ou chez les assistantes maternelles sont très limitées. Et c’est indispensable d’avoir confiance et d’être complétement en accord avec la solution trouvée.
Quid de l’allaitement après le retour au travail ?
On en a déjà parlé plus haut : si tu souhaites poursuivre ton allaitement, sache que tu as des droits : dans la FPH, tu peux bénéficier d’une heure par jour rémunérée jusqu’aux 1 an de ton enfant. Dans le privé, ce droit existe aussi, il faut étudier ta convention collective.
Dans tous les cas, il faudra prévoir l’organisation matérielle : tirer ton lait au travail, stocker dans de bonnes conditions, et prévoir un rythme compatible avec tes horaires. Beaucoup d’IDE choisissent aussi d’allaiter uniquement en dehors du travail, et c’est une option tout aussi valable.
S’écouter et être accompagnée
Le retour au travail après une naissance peut être épuisant physiquement et mentalement. Le baby blues ou une dépression post-partum peuvent s’inviter. N’hésite pas à parler de ce que tu vis à ton conjoint, à tes proches, ton médecin, ta sage-femme, ou un psychologue. Tu n’as pas à tout porter seule.
Avant, les femmes étaient très entourées après une naissance, c’est beaucoup moins le cas maintenant. Qui plus est, on dit souvent qu’il faut tout un village pour élever un enfant … à mon avis, il y a du vrai dans cette phrase, tu en penses quoi ?
Autre chose : si on est heureuse, bébé sera bien. Chaque femme voit midi à sa porte, il faut éviter la comparaison, rester alignée avec ce qui nous convient à NOUS. Faire trop de « sacrifices » peut rendre vraiment malheureuse et impacter toute la famille. Si c’est important pour une femme de reprendre le travail à fond dès la fin du congé mat’, c’est super ! Si au contraire, une maman souhaite prendre son temps, c’est ok aussi. Pas de comparaison, pas de jugement et pas de culpabilité.
Quelques conseils de Charlotte pour accompagner ton retour au travail :
- Rester alignée avec ce qu’on veut soi
- Communiquer +++ avec son bébé, son conjoint
- Echanger avec des femmes qui ont été dans cette situation
- Mettre en place une organisation en amont pour gérer l’équilibre vie pro/vie perso
- Organiser son travail pour, si possible, avoir une reprise en douceur (mi-temps, doublage etc…)
- Ne pas se comparer aux mamans qui ont l’air parfaites (attention aux réseaux sociaux et leur miroir aux alouettes)
- Se féliciter pour chaque étape
Pour t’aider, je t’ai préparé un épisode de podcast : Vies d’infirmières par Charlotte K | #61 : Maternité Retour au travail
Si tu le souhaites, j’ai également écris un article sur la reprise du travail après un arrêt : Reprendre le travail après un arrêt : mes conseils
Être infirmière et maman : quelle organisation au quotidien ? Carrière et maternité
Je le lis beaucoup dans nos échanges, élever des enfants en étant infirmière est souvent un casse-tête quand même. Il faut trouver le bon rythme, la bonne organisation pour être présente pour eux.
- Certaines infirmières préfèrent passer de nuit
- D’autres changent de poste
- D’autres encore ont la chance de pouvoir s’appuyer sur des proches pour faire garder les enfants (les veinardes !!!)
A mon sens, c’est difficile de trouver LA solution idéale, il faut faire au mieux, on fait toutes au mieux.
Je te cite là quelques témoignages de mamans sur le groupe Facebook Charlotte K.
Témoignages d’infirmières sur le groupe Facebook
« Je dirais juste que j’ai déjà refusée des « promotions » ou emplois car impossible de gérer avec des enfants et un mari à son compte.. et qu’il faut avoir des bonnes copines pour récupérer les enfants à l’école quand on ne peut pas quitter le boulot à l’heure et de super baby-sitters !!! »
« Maman de 3 enfants. C’est sportif ! Actuellement en horaire de jour (9h/17h), on les met au périscolaire matin et soir. Et le soir, on enchaîne devoirs, dîner, douche, câlin et dodo… On anticipe les repas la veille pour le lendemain ou on prépare de grandes quantités pour un gain de temps le soir. On travaille en équipe avec le papa… »
J’insisterais sur un point dans tout cela, après avoir beaucoup parlé d’organisation 🙂
En général, tout ne se passe pas comme prévu. Il faut aussi essayer de rester flexible pour s’adapter à la situation. Et surtout s’interroger souvent sur ce qui nous convient ou non. Parfois le choix du service d’origine, avant d’avoir des enfants, ne correspond plus à ce qu’on peut supporter. Les urgences pédiatriques par exemple …
3 conseils pour gérer le quotidien de maman infirmière
- Préparer une “roue de secours” : avoir toujours une solution de garde en back-up (copine, voisine, nounou ponctuelle) pour les imprévus.
- Automatiser le plus possible le quotidien : courses en drive, repas préparés en avance le week-end, abonnements pour les couches ou produits de base… ça libère du temps et de la charge mentale.
- Fixer des temps off intouchables : même courts, des moments réservés à toi ou à la famille (un dîner sans portable, une balade, un temps calme avec les enfants, du sport) pour garder un équilibre et éviter que tout devienne uniquement “métro-boulot-dodo”.
Quelques ressources complémentaires pour t’aider dans ta reprise du travail :
Vies d’infirmières par Charlotte K | #58 : Maternité : concilier carrière et vie de famille
Quand la maternité remet en question ton métier d’infirmière
Attendre un enfant, c’est un chamboulement important (je l’ai écrit déjà 4 fois je pense :)) : physique, psychologique, hormonal, dans son couple, avec la fratrie etc… Cela entraine souvent une remise en question de notre parcours professionnel. Moi la première (Pascaline, rédactrice qui t’écrit aujourd’hui), j’ai réorienté ma vie professionnelle après la naissance de ma troisième pour rester alignée avec ce que je souhaitais pour ma famille.
(Tu peux retrouver mon témoignage ici : Reconversion d’une infirmière devenue rédactrice web)
Par moment, on peut avoir vraiment envie de retrouver son service tout de suite et par moment, on va vouloir être mère au foyer toute sa vie ! Ces fluctuations sont normales ! (merci les hormones, le manque de sommeil etc. )
Parfois, après le congé maternité, on se (re)glisse dans notre blouse sans problème et parfois trop de questions se posent :
- Vais-je continuer à exercer ce métier maintenant que j’ai un bébé ?
- Pourrais-je trouver un poste avec les horaires qui conviennent ?
- La maternité m’a changé, je ne veux plus travailler avec des personnes malades, je suis perdue, que puis-je faire ?
- Est-ce le bon moment pour changer de voie ?
Le bon moment pour changer, pas forcément, mais le bon moment pour se poser des questions oui assurément.
En résumé : La maternité est un moment de bouleversements physiques, psychologiques et familiaux qui amène souvent à repenser sa carrière d’infirmière. Pour certaines, il suffit d’adapter son rythme ou de changer de service pour retrouver un équilibre. Pour d’autres, c’est l’occasion d’envisager une évolution plus profonde et de construire un projet professionnel aligné avec leur nouvelle vie de maman. Dans tous les cas, ce temps est précieux pour se poser les bonnes questions et explorer de nouvelles possibilités.
Changer de voie sans tout quitter
Parfois, la maternité ne remet pas en cause ton envie d’être infirmière, mais plutôt ton rythme ou tes conditions d’exercice. Le problème n’est pas forcément le métier en lui-même, mais la façon dont il cohabite avec ta nouvelle vie de maman.
Dans ce cas, il existe plusieurs pistes pour adapter ton quotidien (je t’en donne quelques unes mais il en existe plein d’autres) :
- Changer de service : quitter les urgences ou la réa pour un service avec des horaires plus réguliers (consultations, hôpitaux de jour etc.) par exemple
- Passer en libéral : pour certaines, l’autonomie et la possibilité d’organiser soi-même ses journées permettent de mieux jongler entre vie pro et vie familiale. (Attention c’est quitte ou double : pour d’autres, au contraire, le libéral peut être trop lourd si l’organisation familiale est déjà très tendue.)
- Rejoindre le scolaire ou la prévention : des secteurs moins techniques et plus réguliers (médecine du travail, PMI, santé scolaire, prévention en entreprise) peuvent offrir un rythme plus compatible avec ta vie de famille.
- Explorer le temps partiel ou d’autres formes de contrats : dans la FPH, tu peux demander un temps partiel après une naissance, l’administration ne peut pas le refuser. Certaines IDE choisissent aussi des contrats adaptés (vacations, intérim) pour garder de la souplesse.
L’essentiel, c’est de tester. Il n’existe pas une seule bonne solution : ce qui convient à l’une ne conviendra pas forcément à l’autre. Ton parcours professionnel n’est pas figé, et tu as le droit de réajuster selon tes besoins et ceux de ta famille.
Quitter son métier d’infirmière quand on est jeune maman
Pour certaines infirmières, la maternité agit comme un révélateur.
Ce n’est pas seulement le rythme ou le service qui pose problème, mais le métier lui-même. Le contact quotidien avec la maladie, la lourdeur des responsabilités, la charge émotionnelle, ou simplement l’envie d’explorer d’autres horizons professionnels deviennent des urgences après l’arrivée de bébé.
Le congé maternité peut alors devenir un moment clé : un espace de pause, de réflexion. On se demande que faire après infirmière ? De quoi j’ai envie ? C’est le moment idéal pour envisager un bilan de compétences, mettre des mots sur ses besoins, identifier ses forces et dessiner une nouvelle trajectoire professionnelle qui convient mieux à la femme qu’on est devenu.
La maternité, loin d’être un frein, peut devenir le point de départ d’un projet professionnel plus aligné.
Quelques ressources pour accompagner ta réflexion :
- Vies d’infirmières par Charlotte K | #60 : Infirmière en congé maternité : je ne veux plus y retourner !
- Se reconvertir quand on est jeune maman
Pour conclure, je ne redirai pas les mots « chamboulements », « bienveillance », « douceur » 🙂 Etre infirmière et maman, c’est jongler entre deux métiers en même temps. C’est un défi qui amène pas mal de questionnements. Ne reste pas seule avec ces questions, écoute ton intuition et récompense-toi de gérer ce quotidien parfois folklo du mieux que tu peux. L’équipe Charlotte K est avec toi !!!
F.A.Q.
Oui. Ton poste peut être aménagé si tu es exposée à des risques (agents infectieux, charges lourdes, rayons, produits chimiques). Si ce n’est pas possible, tu peux être affectée ailleurs ou arrêtée par ton médecin.
Ton employeur ne peut pas rompre ton contrat à cause de ta grossesse. Tu restes protégée par la loi, même pendant la période d’essai.
Tu as droit à 16 semaines indemnisées par la CPAM (max. 64,52 €/jour en 2025) + une allocation forfaitaire de repos maternel (3 925 € en deux fois). L’arrêt complet d’activité est obligatoire pour percevoir ces aides.
Beaucoup de mamans infirmières choisissent la nuit pour être présentes le jour, mais cela reste très fatigant. Il faut une organisation solide et un relais fiable pour la garde.
Changer de service ou de rythme (consultations, scolaire, prévention) ou envisager une reconversion complète avec un bilan de compétences. La maternité peut être un déclic pour repenser ta carrière.
Ce format te plait et t’inspire ?
Je t’invite à lire mes conseils si tu ne sais pas par où commencer.
+ Si tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement, viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.
+ Si tu souhaites atteindre ta vie IDEale, viens découvrir mon accompagnement pensé par et pour des infirmières en quête d’évolution ou de reconversion professionnelle.
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