TestLoad

Laureline, d’infirmière à spécialiste en technologies immersives au service de la santé

Le 17 Novembre 2022

Laureline, d’infirmière à spécialiste en technologies immersives au service de la santé

 

Les technologies immersives ou réalité virtuelle médicale sont une vraie plus-value dans le domaine de la santé. Laureline s’est reconvertie, d’infirmière à experte dans ce domaine.

Aujourd’hui, elle conseille et accompagne des entreprises dans la mise en place de ces solutions.

 

Si tu découvres ce secteur, je te propose de lire quelques mots sur la réalité virtuelle au service de la santé.

Tu connais peut-être les jeux de réalité virtuelle où les joueurs ont de grosses lunettes , Ils sont alors basculés dans des mondes parallèles.

Des musées proposent également ces solutions pour aider à se représenter l’univers d’un artiste par exemple ou les rues de Paris à une époque bien précise.

 

Et bien appliqué au monde de la santé, c’est un peu la même chose.

Il s’agit de créer des expériences virtuelles pour les patients souvent.

Cela peut les aider à :

+ Mieux comprendre leur pathologie grâce à des explications plus réelles

+ Réduire leur niveau de stress ou de douleurs avec des mises en conditions spécifiques …

Les applications sont multiples.

 

Tu vas découvrir le témoignage de Laureline qui s’est reconvertie dans le domaine des technologies immersives au service de la santé.

 

 

Raconte-nous ton parcours en toute transparence

 

“Mon parcours dans les soins commence à mes 17 ans.

 

Je ne suis pas majeure alors que je commence mon premier contrat comme ASH. Mon ambition alors devenir urgentiste…

 

Je fais donc une fois puis deux fois la première année de médecine. Lors de cette seconde année, j’ai une révélation en entendant deux étudiants des années supérieures discuter à la machine à café.

 

Ils parlaient d’un patient qui s’était ouvert les veines et étaient déçus d’avoir dû faire les points de sutures…Pire, ils se moquaient de sa condition… Ce jour-là j’ai su : pour moi, c’était l’humanité avant tout.

 

Quelques mois plus tard, je faisais ma rentrée sur les bancs de l’IFSI.

 

Mon objectif : Infirmière aux urgences, pour accompagner les patients (qui, visiblement, ne l’étaient pas par les médecins) …”

 

Comment se sont passées tes études ?

 

“Elève exemplaire sur la théorie, trop humaine sur la pratique, je me fais malmener en stage. Mais je m’accroche.

Mes études se ponctuent de nombreux troubles de santé qui me montreront que travailler en santé c’est avant tout être une personne surhumaine qui ne pense jamais à elle-même.

 

En 2011, je fais mon stage de projet professionnel aux urgences … Enfin … Et quelle déception !

 

L’inhumanité et le mépris qui transpiraient des étudiants à la faculté de médecine me ressautent à la gorge. Et c’est 8 semaines que je passe en enfer.

 

S’en suit mon stage de diplôme (puisqu’à l’époque on devait passer une Mise en Situation Professionnelle).

 

J’arrive dans ce stage, en néonatalogie, dans un triste état physique. Il n’en fallait pas plus à l’équipe pour me prendre en grippe.

Il ne serait pas dit qu’une “simple” infirmière validerait une MSP dans un service de puéricultrice… Elles torpillent volontairement mon stage, mon diplôme et me font exclure du service.

 

Après avoir passé 6mois en tant qu’aide-soignante, je retente donc le diplôme que j’aurai haut la main (parmi les meilleures notes de mon école).”

 

Parle-nous de tes premières expériences ?

 

“Mes premières expériences d’infirmière hospitalière se solderont par des échecs.

 

J’ai pourtant enfin trouvé ma voie dans les soins en cancérologie et en fin de vie. Mais mon état de santé s’est dégradé et ne me permet plus d’exercer en service.

Qu’à cela ne tienne, je passe le concours de l’éducation nationale et devient infirmière scolaire. A 25 ans, je suis vice major du concours de mon académie et prends mes fonctions.

 

Malheureusement mon état de santé m’emmène aux portes de la vie et c’est la fin de la première partie de ma carrière.

 

Quelques mois après, alors que je suis remise sur pied, je reviens dans mes fonctions d’infirmière de service.

 

Gériatrie, puis chirurgie, don du sang et enfin hospitalisation à domicile, je touche à tout, mais rien de m’enchante. Je sens que la profession a changé, que le patient passe après tout le reste quand il n’est pas la cause du problème à nous prendre pour le room service.”

 

Ta première reconversion

 

“Je fais alors la connaissance d’une ancienne médecin reconvertie dans les soins psycho corporels (réflexologie, massages, médecine chinoise, énergétique) et je tombe amoureuse.

 

Non de la médecin mais de sa profession. J’étudie avec elle tout son savoir pendant 3 ans. C’est passionnant de pouvoir l’appliquer à mes patients. Seul hic, je n’ai pas le temps de le faire convenablement en service.

 

Alors j’arrête l’hôpital et je monte mon propre cabinet (en auto entreprise, puisque ces soins ne sont pas reconnus en France).

 

Pour compléter mes revenus, je fais de la formation en hygiène hospitalière dans un organisme de réinsertion par l’emploi formant de futurs ASH et brancardiers. Je monte également une branche de mon activité en consulting santé et réalité virtuelle (puisque nourrie de connaissance par ma moitié qui travaille dans le milieu).

 

En 2019, je tombe enceinte de jumeaux. Et la personne chez qui héberge le cabinet, ferme celui-ci à mon départ en congé maternité.

 

Je perds mon local et ma clientèle.

 

En 2020, à mon retour de congé maternité, se pose la question de remonter un cabinet. Mais c’est trop de temps et d’argent et j’ai besoin d’aider ma famille. Je retourne en service (mais je garde ma carte de consultante VR et Santé).

 

Je commence par du prélèvement en laboratoire pour me remettre en selle. C’est sans compter sur le COVID qui fera son apparition dans le mois qui suit mon retour en soin.

 

Je pars en renfort en HAD (où je gère un service COVID sur la partie IDEL) puis en renfort laboratoire pour les tests.

 

Finalement en juillet 2020, j’atterris en service de SSPI. Mon objectif : faire deux ans dans ce service pour valider ma possibilité de faire du domicile puis m’installer en libérale avec la carte de soins psychocorporels.

 

Mais ce service me montre en caricature ce qui m’avait fait partir des soins la première fois : pas d’humanité, des patients numéros, des rapports entre infirmières déplorables, une direction qui a lâché l’affaire…”

 

Ta seconde reconversion

 

“C’est à ce moment-là qu’une association qui promeut les technologies immersives me contacte.

 

Ils ont besoin d’un coup de main sur un déploiement auprès de personnes âgées.

 

La mission est un succès. Et en septembre le président de l’association m’offre le poste de direction de son nouveau département santé. Je quitte définitivement les soins.

 

Après un an et demi dans cette association à faire de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, de l’animation et de la stratégie de filière, je quitte l’association. Et je rejoins rejoindre Inetum, l’une des plus grosses ESN (entreprise de service numérique) française, pour devenir officiellement Consultante en Santé et Innovation spécialisée dans les technologies immersives au service de la santé.”

 

 

Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?

 

“Cette partie de l’histoire est bien moins originale.

 

Mon conjoint est un développeur de jeu vidéo de génie, pionnier des technologies immersives grand public en France.”

 

 

Comment s’est passé le départ de ton précédent post ?

 

“Mon dernier poste était dans une clinique de renom, en salle de réveil.

 

Comme j’avais déjà un passé particulier dans le soin, une partie de l’équipe m’a pris de très haut : “comment une jeune maman de jumeaux qui n’a pas fait de soin complexe depuis des années pouvait-elle avoir été prise à un poste si compliqué ?”

 

Ma “formatrice” sur ce poste, une infirmière de mon âge avec un parcours impeccable en réanimation à l’APHP, s’est avérée être une véritable harpie (fière de l’être).

 

Après 15 jours à être littéralement traitée comme la pire des stagiaires de 1ère année, je lui ai dit ma façon de penser et on m’a changée de mentor.

 

Sur un poste où toutes (même la harpie) avaient fait 2 périodes d’essais, je passais haut la main la période du premier coup. Cela mit la harpie très en colère.

 

Le jour de la validation, on me proposait le poste de ma reconversion. J’ai appelé directement ma cadre en lui demandant, de moi-même d’être reconduite dans ma période d’essai.

Et j’ai rompu la période d’essai 1 semaine plus tard.”

 

Comment ont réagi tes proches ?

 

“Tout le monde a très bien réagi.

 

Après une première tentative pour quitter les soins dans un milieu peu porteur, j’obtenais cette fois un poste de direction rémunéré deux fois plus qu’une infirmière.

 

Mais encore maintenant, ma mère regrette que je ne sois plus infirmière : “tu étais vraiment faite pour ce métier”.

 

En quoi consiste ton activité aujourd’hui ?

 

“Je conseille et accompagne tout acteur de soins dans sa transition vers les technologies immersives, depuis l’idée au déploiement de la solution en passant par l’aide à la production et à la formation à l’usage.”

 

Quelles formations as-tu suivies ?

 

“C’est là que c’est très drôle : aucune. Je suis une passionnée.

 

Je me suis auto formée sur tout avec des livres, des contenus internet, et l’aide de mon conjoint sur la technique pure.”

 

Quels sont tes projets, tes rêves ? 

 

“Aujourd’hui, la santé me colle encore beaucoup à la peau et me freine.

 

On m’enferme dans ma case d’ancienne soignante et je veux pouvoir travailler sur d’autres sujets.

 

Mon rêve serait de passer en production complètement : game design, narrative design et design d’expérience avec une casquette de gestion de projet. Je serais ravie !”

 

Comment gères-tu la transition financièrement ?

 

“Plutôt très simplement, l’high T paye drastiquement mieux.

 

En revanche lors de mon premier essai, ce fut très compliqué car les soins alternatifs payent peu.

 

Mais avec le recul, je pense que dans ce secteur particulier, il faut s’armer de patience.

 

Faire cela en parallèle de son job infirmier (temps partiel si possible) et ne pas hésiter à faire valoir sa carte infirmière pour accéder à des milieux particuliers.”

 

Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?

 

“La plus grande difficulté, c’est de décider de se reconvertir et de passer les limites de son jugement.

 

C’est une réalité, la licence de soin que nous avons ne nous permet rien ou presque.

 

Il faut être motivée et se relever les manche. Mais c’est possible.

 

La personne qui a induit ma transition de job, et qui est aujourd’hui une amie, m’a dit “il n’y a de limites que celles que tu t’imposes.” Elle avait raison.

 

Se fixer des objectifs simples et complexes et foncer pour y arriver. Vos proches préfèreront vous soutenir quand vous avez le sourire que vous voir mal toute la journée.

 

Gardez en tête que c’est votre vie, vos choix. Mari, enfants, situation financière, tout cela s’organise !

 

En croyant à ses rêves on va très loin.”

 

Comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ?

 

“La première fois, je n’avais pas d’enfants. C’est vrai que cela a été compliqué quand ils sont arrivés car j’ai dû faire machine arrière après leur naissance.

 

Cela étant, je pense que si ma collègue n’avait pas fermé et qu’elle avait continué avec ma remplaçante, j’aurais retrouvé un cabinet en pleine forme à mon retour et je masserais toujours à mi-temps avec mon activité de consulting VR.”

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?

 

“Pose toi les bonnes questions : Que ferais-tu si tu n’avais pas peur ? Si rien ne te retenait ? Es-tu heureuse ?

 

Une fois l’idée germée dans votre tête, c’est une histoire d’entourage.

 

Pas forcément direct, mais plutôt qu’il s’agit de trouver les bonnes personnes pour aller loin.

 

Il n’y a pas à hésiter. Il faut se documenter, aller parler aux gens qui sont dans le milieu visé, à celles qui ont vécu ce que vous vivez.

 

Je n’ai jamais croisé de malveillance. Les gens sont souvent ravis de vous renseigner.

 

Et surtout ne vous laissez pas poser un autre carcan. Ex : on croise dans l’IT un grand nombre d’ancien soignant devenu technico-commerciaux ou formateurs solution.

Ça semble simple mais c’est souvent un peu dégradant. Vous êtes le faire valoir des solutions “moi ancienne infirmière je dis oui à la solution truc”. Mais si ce n’est pas ce que vous voulez, dites-le, avancez, faites-vous plaisir !

 

Gardez en tête que tout est possible !”

 

 

 

Si tu souhaites en savoir plus sur les technologies immersives, sur la réalité virtuelle appliquée au monde de la santé, n’hésite pas à le noter en commentaire, je pourrai rédiger un article sur ce secteur.

 

 

Ce format te plait et t’inspire ? Tu peux retrouver le témoignage de Catherine, d’infirmière à directrice d’école.

+ Si tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement, viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.

+ Si tu souhaites atteindre ta vie IDEale, viens découvrir mon accompagnement pensé par et pour des infirmières en quête d’évolution ou de reconversion professionnelle.

 

 

 

5/5 - (1 vote)

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La fondatrice

Je suis Charlotte, la fondatrice du collectif d’infirmières Charlotte K. Nous te partageons nos meilleurs conseils pour t’aider dans ton évolution professionnelle à partir de tes compétences et de ton diplôme d’infirmier. Prêt(e) à trouver ta vie IDEale ?

Je découvre Charlotte K

Nous suivre

Tous les mardi à 18h : une nouvelle vidéo sur la reconversion des IDE
Découvrir la chaîne Youtube

La vie d’une IDE reconvertie
Découvrir le compte Instagram

Le podcast « Vies d’infirmières », c’est notre rendez-vous hebdomadaire.
Découvrir le podcast

Une aventure

Qui changera ta vision que tu as sur toi et sur le monde professionnel Des valeurs de bienveillance et de partage.

Prendre RDV Gratuitement

Tu es IDE et tu as besoin de faire le point sur ton avenir professionnel ?

Prendre RDV Gratuitement

Share This